Les ordres monastiques dans leur recherche d’une vie sainte ont construit leur vie sur l’unité du travail et de la prière1. Leur expérience peut nous guider vers l’unité de notre propre vie. En effet, le travail du moine va au-delà d’assurer sa subsistance et d’éviter les mauvaises pensées. Il est aussi un chemin ou rencontrer le Seigneur et se sanctifier.
Le travail est une offrande
Ainsi le dirigeant conscient que son travail est un don de Dieu peut faire de son travail une offrande à Dieu :
- En cherchant à faire la volonté de Dieu2. Contribuer à construire un monde plus beau, plus vivable, plus fraternel, plus saint. Comme le dit un frère de l’abbaye de Lérins, « Prière et travail sont indissociables : la prière, c’est la méditation de la Parole de Dieu ; le travail, c’est donner sa vie pour les frères. »3
- En aimant et en faisant les choses par amour. C’est bien l’amour qui donne au travail toute sa dignité. Dans l’amour, il n’y a pas de petite chose. Par amour tout peut être grand. « Devant Dieu, aucune occupation n’est par elle-même grande ou petite. Tout acquiert la valeur de l’Amour que l’on met à la réaliser. »4
- En faisant de son travail une offrande digne du Créateur – un travail de Dieu et pour Dieu – « Chacun d’entre nous cherche aussi à mettre de la beauté dans tout ce qu’il fait. C’est une attitude très bénédictine : pour saint Benoît, l’extérieur et l’intérieur, le corps et l’âme doivent être à l’unisson. »5. Car comme le rappelle la règle « Chacun doit « tenir pour certain que Dieu nous regarde en tout lieu ». »6.
Chaque homme est donc appelé à construire un chemin de sainteté dans son activité professionnelle ; aujourd’hui, là où il travaille, et non demain ou ailleurs.
Certains peuvent penser que dans leur travail d’aujourd’hui cela est hors de leur portée. Les contraintes du marché, la pression donnée par leur entreprise, les comportements de ses dirigeants sont telles que la question de la sainteté au travail peut sembler totalement incongrue. Elle serait réservée à certains métiers comme les médecins généralistes, les éducateurs de rue ou les patrons propriétaires de PME sur des secteurs économiquement porteurs.
Nous sommes au cœur de la cohérence de vie que recherche chaque membre des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Soyons convaincus que la voie est étroite pour tous : managers de très grands groupes comme volontaires en mission humanitaire. C’est elle que nous sommes invités à suivre avec nos faiblesses et l’aide du Seigneur !
Prier pour son travail
Dans un autre sens, la prière peut vivifier notre travail. Ainsi comme nous l’indique saint José-Maria Escriva de Balaguer, « Tout au long de la journée, tu dois entretenir avec le Seigneur une conversation constante, nourrie, si besoin, des circonstances mêmes de ta vie professionnelle. »7. Nous pouvons prier avant de commencer à travailler (cf. la prière de l’artisan), pendant la journée, ou en fin de journée. Chacun peut trouver la pratique qui convient le mieux. Il pourra toujours se souvenir que, lorsque « La prière pénètre le travail et lui enlève son côté pesant, elle lui donne tout son sens »8 et que l’« On prie lorsque l’on travaille, si l’on travaille en gardant en soi le souvenir de Dieu ».9
Questions à se poser seul ou en équipe :
- Quelle place donnons-nous à la prière dans notre travail ? Quelle pratique avons-nous ?
- Est-ce que le travail est pour nous un moyen de sanctification ? En quoi ?
Source : Cahier des EDC La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise
- Ce ne sont pas les seuls éléments de la vie monastique. Il y a également la vie communautaire, l’hospitalité, l’aide au plus pauvres… ↵
- « En n nous demanderons que les œuvres de nos mains soient dirigées vers le but en étant agréable à Dieu (…) En tout cas, chacun doit être attentif à son propre travail, s’y appliquer soigneusement et l’accomplir intégralement, comme sous le regard de Dieu, y apporter un zèle actif et une sollicitude empressée, afin de pouvoir dire toujours : « Comme les yeux des esclaves sont constamment sur la main de leur maître, ainsi nos regards sont tournés vers le Seigneur. » » (Basile de Césarée, Grandes règles §282). ↵
- http://www.mavocation.org/vocation/religieuse-moine/250-simples-regards/1637-vie-monastique-course- joie.html. « Quiconque travaille, sachons-le, doit le faire, non pour subvenir par son labeur à ses propres besoins, mais pour accomplir le commandement du Seigneur qui a dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger » . C’est pour cela que le travail est sacré et que tout ce qui y contribue doit être traité comme étant au service de Dieu. » (Basile de Césarée, Grandes règles §283). ↵
- Saint José-Maria Escriva de Balaguer : Sillon, n° 487. ↵
- http://www.mavocation.org/vocation/religieuse-moine/250-simples-regards/1637-vie-monastique-course- joie.html ↵
- Règle de saint Benoit 4, 49 ↵
- Saint José-Maria Escriva de Balaguer, Forge n° 745 ↵
- http://abbaye.benedictines-chantelle.com/la-vie-monastique/travail/ ↵
- http://abbayesaintemariedurivet.com ↵