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La fragilité rend la vie plus humaine

08 février 2024 Repères chrétiens
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Accepter sa propre fragilité, c’est se mettre en capacité d’entrer en relation avec l’autre. En effet, « Ce n’est qu’à partir du moment où il y a une acceptation de ses propres fragilités, de ses failles, et donc de la dépendance, que l’on peut s’ouvrir aux autres et faire place à la confiance dans les autres, seule façon de recréer du lien social » 1.

Accepter la fragilité des autres, c’est s’ouvrir à la richesse des rencontres. La rencontre de l’autre avec ses faiblesses, ses pauvretés, ses handicaps, son isolement, et ses différences nécessite une qualité toute spéciale d’attention et de relation, qui nous fait pleinement vivre notre humanité. Comme Jean Vanier le rappelle, « Je suis toujours étonné de voir que le partage de nos faiblesses et de nos difficultés nous apporte beaucoup plus que le partage de nos qualités ou de nos succès ».

En effet, « Une société est forte de la place qu’elle donne aux plus fragiles. Les personnes ayant un handicap humanisent la société, elles invitent à la relation » 2

La qualité d’une société peut se mesurer à la place donnée au plus petit

C’est pour cela que « La dimension humaine d’une société se mesure à la façon dont elle traite la fragilité de ses membres »3

La logique de l’hyper-performance, de l’élimination des défauts, de la sélection permanente des plus aptes – qui sous-tend certains courants intellectuels (dont certaines composantes actuelles du transhumanisme) – pousse les hommes à se construire les uns contre les autres.

« C’est à ce qu’ils auront fait pour les pauvres que Jésus-Christ reconnaîtra ses élus. »

L’Évangile nous invite à cette attention aux pauvres. En effet, « C’est à ce qu’ils auront fait pour les pauvres que Jésus-Christ reconnaîtra ses élus. Lorsque “la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres” (Mt 11, 5) c’est le signe de la présence du Christ »4

Cette démarche demande un travail sur soi : « Oui, le monde sera toujours un lieu où le fort dominera et mépri- sera le faible, à moins que chacun de nous accueille ce qui est faible et brisé à l’intérieur de soi »5

Elle est aussi un travail sur le fonctionnement de toute la société. Les entreprises sont concernées : comment faire pour que la place donnée aux plus petits soit un des critères d’évaluation d’une entreprise ?

Source : Cahier La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise

 
  1. Michela Marzano, philosophe sur le site des journées de la faiblesse.
  2. Cité par Tugdual Derville dans Le temps de l’Homme, pour une révolution de l’écologie humaine, p177
  3. Bernard Ugeux, père Blanc, Docteur en théologie dans La fragilité, faiblesse ou richesse ? éd. Albin Michel, 2009
  4. Catéchisme de l’Église Catholique §2443 (cité par le Compendium §183).
  5. Martin Luther King, cité par Jean Vanier (voir : http://www.fragilites-interdites.fr/5/la-fragilite).



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