Comment contribuer à bâtir une finance au service de l’homme et de sa dignité au travail ?
A l’opposé de la théorie de l’agence, il est possible de concevoir l’entreprise comme une communauté d’intérêts, comme un lieu de collaboration et de co-création entre des salariés, des actionnaires, des dirigeants.
Les salariés fournissent une force de travail, mais aussi leurs idées et leur culture propre, en tirent les moyens de faire vivre leur famille, mais aussi celui de leur développement intégral. Les actionnaires apportent des moyens de financements et en tirent un bénéfice qu’ils peuvent réinvestir.
La Doctrine sociale de l’Eglise nous rappelle que « Le but de l’entreprise n’est pas uniquement la production du profit, mais l’existence même de l’entreprise comme communauté de personnes qui, de différentes manières, recherchent la satisfaction de leurs besoins fondamentaux et qui constituent un groupe particulier au service de la société toute entière ».1
- « Le profit est utile si, en tant que moyen, il est orienté vers un but qui lui donne un sens relatif aussi bien quant à la façon de le créer que de l’utiliser. La visée exclusive du profit, s’il est produit de façon mauvaise ou s’il n’a pas le bien commun pour but ultime, risque de détruire la richesse et d’engendrer la pauvreté »2
- « La propriété des moyens de production (…) est juste et légitime si elle permet un travail utile. Au contraire, elle devient illégitime quand elle n’est pas valorisée ou quand elle sert à empêcher le travail des autres pour obtenir un gain de l’exploitation illicite, de la spéculation et de la rupture de la solidarité dans le monde du travail. Ce type de propriété n’a aucune justification et constitue un abus devant Dieu et devant les hommes »3
Dans une telle conception, et à côté des actionnaires propriétaires, le dirigeant occupe une place centrale et un rôle fondamental : celui d’être un des gardiens du bien commun que constitue l’entreprise.
Les systèmes de notation type « ISR » (Investissement Socialement Responsable) ou « PRI » sans doute utiles mais insuffisants
- Centesimus Annus §34. Egalement dans la même encyclique : « L’entreprise ne peut être considérée seulement comme une société de capital ; elle est en même temps une société de personnes, une communauté de personnes » (§43) ↵
- Caritas in Veritate, ch. II ↵
- Centesimus Annus §43 ↵
- Centesimus Annus §71 ↵
Eclairages de fond
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Le cadre conceptuel de l’entreprise qui a dominé ces dernières décennies la voit comme une société de capitaux. Selon cette conception, l’entreprise, via la propriété des actions, appartient à ses seuls actionnaires donc aux détenteurs de l’actif financier, indépendamment de la réalité humaine de l’entreprise. Cette conception a été remise en question dans les années 2000.
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Le financement de l’entreprise est aussi une affaire morale. La manière dont une entreprise se finance n’est pas une pure question de technique, qui échapperait à la réflexion morale et a fortiori chrétienne.
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Les entreprises à forte visibilité, à taille appréciable et bonne performance, même si elles ne sont pas cotées, voient leur accès au financement bancaire s’améliorer et profitent ainsi de la baisse des taux, lorsque les PME plus petites, plus jeunes et plus fragiles ont vu leurs conditions de financement se détériorer.
Eclairages spirituels
Jésus nous l’affirme : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ».[1. Lc 16, 13]
- Quelle est ma vision de l’usage des fonds propres ? Suis-je prêt à verser une part de dividendes raisonnables qui permette de conserver les fonds propres pour investir et passer les périodes diffciles ?
- Comment sont gérées mes réserves ? Mes placements contribuent-ils à l’économie spéculative ?
- Quel est mon objectif lorsque j’emprunte à une banque ? Financer des projets identifiés ? Gagner sur un différentiel de taux d’intérêt ?
- Qu’ai-je mis en place pour que les employés touchent une part des bénéfices les bonnes années à proportion de leur valeur ajoutée ?
- Quelles sont les actions vraiment solidaires que j’ai mises en place qui ne soient pas seulement là pour sacrifier à la mode ou à la bonne communication ?
- Qu’ai-je mis en place pour vraiment comprendre les aspirations du personnel, en particulier dans le sens du Développement durable ?