Le billet du conseiller spirituel national : Rendre grâce et agir pour le bien de tous
Publié le 01/03/2022La Dette : rendre grâce et agir pour le bien de tous
La dette, du latin « debere » est un devoir. Il est compris spontanément comme celui qui doit quelque chose à un créancier. La dette/devoir est aussi à entendre du côté de celui qui prête. Ce dernier a le « devoir » d’aider celui qui demande. La dette comprise dans son double sens s’inscrit dans une relation asymétrique et bénéfique. Asymétrique, nous le comprenons bien et bénéfique tout simplement parce que la dette a pour but de réaliser des bénéfices c’est-à-dire de faire du bien (du latin « bene-facere ») autour de soi. Le débiteur peut ainsi créer de la richesse qu’il n’aurait pas
pu faire autrement qu’en s’endettant et accomplir ainsi ses projets par son travail. Le créancier participe au bien commun et est rémunéré car il a mis son capital à disposition en prenant un risque. La dette produit donc un effet de levier dynamique. Cette logique de dette nous aide à mieux prier le Notre Père.
« Vous donc, priez ainsi : Notre Père (…) Remets-nous nos dettes,
comme nous les remettons aussi à nos débiteurs » Mt 6,9 ss,
dit la traduction orthodoxe, plus fidèle au texte grec.
Jésus, non par devoir mais par amour inconditionnel, se donne pleinement et librement pour relever son humanité. Du côté des débiteurs que nous sommes, nous ne pouvons pas Lui rendre ce qu’Il nous a donné. En revanche, nous pouvons rendre grâce de ce qu’Il ne cesse de nous donner et agir pour le bien de tous. Plus que jamais, la relation est asymétrique et bénéfique, avec un effet de levier démultiplicateur inouï. Soyons et reconnaissons sans cesse notre dette auprès du Seigneur.