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Réflexion sur les nouvelles formes de travail

18 juillet 2018 Repères chrétiens
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N’oublions pas que le modèle du salariat est relativement récent et ne couvre pas toutes les formes de travail. Sans parler du « travail invisible » selon la formule de Pierre-Yves Gomez1, il se développe de nouvelles formes juridiques d’activité qui prennent de plus en plus de place notamment auprès des jeunes, quel que soit leur niveau d’études.

La première forme est l’auto-entrepreneuriat,2 qui a rendu accessibles des emplois de statut équivalent aux salariés à de nombreuses personnes : jeunes souhaitant s’engager en toute indépendance dans la vie professionnelle, salariés en rupture avec leur entreprise, personnes désireuses de vendre leurs services en complément de leur activité principale… Le doublement du plafond de revenu récemment annoncé (passant de 33 200 €/an à 66 400 €/an) devrait accentuer ce phénomène.

« Uberisation » et externalisation de services

La seconde trouve sa source dans le déploiement des plateformes interactives qui mettent en relation clients et fournisseurs de services, avec le succès que l’on connaît, qu’il s’agisse de partage de services privés (Blablacar, AirBnB…) ou de nouveaux services (Uber). Enfin, nous pouvons parler des externalisations de services, très nombreuses dans l’industrie depuis 20 ans, qui se sont traduites par des sous-traitances donnant de la souplesse de gestion aux entreprises en reportant certains risques sur ces prestataires de services. L’installation des jeunes en auto-entrepreneuriat est parfois la conséquence de ces choix de sous-traitances externes aux entreprises.

L’entreprise a une responsabilité envers tous ceux qui travaillent dans son écosystème

La frontière entre l’entreprise et l’ensemble des organisations et personnes qui participent à sa performance n’est ni étanche ni stricte. L’entreprise a une responsabilité envers tous ceux qui travaillent dans son écosystème3Elle est particulièrement importante vis-à-vis des indépendants. Leur solitude les fragilise. Leur petite taille peut les placer en situation de dépendance. La tentation de les exploiter est réelle. Se soucier d’eux, les associer aux grands événements, les faire progresser peut être une piste pour l’entreprise.

Questions à se poser, seul ou en équipe :

  • Veillons-nous à ce que nos fournisseurs et sous-traitants bénéficient du même respect que nos propres collaborateurs ?
  • Sommes-nous attentifs aux conditions de travail et de rémunération des indépendants qui travaillent pour nos entreprises ?
  • Sommes-nous prêts à accompagner des jeunes (ou moins jeunes) qui se lancent dans une prestation de services sous une nouvelle forme, pour leur éviter la solitude ou l’exploitation abusive ?

Source : Cahier des EDC La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise

 
  1. Le travail invisible, ouvrage de Pierre-Yves Gomez, février 2013, François Bourin éditeur. 
  2. On comptait en 2015 283 000 auto-entreprises nouvelles dans l’année, soit 43% des créations d’entreprises, pour un revenu moyen de 463 € par mois – INSEE septembre 2016. 
  3. Les plus grandes sont d’ailleurs obligées de vérifier les conditions de travail chez leurs sous-traitants en France et à l’étranger, selon la loi qui a été adoptée au printemps 2017 (Loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés-mères et des entreprises donneuses d’ordre). 



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