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L'argent dans la pensée sociale chrétienne

23 janvier 2020 Repères chrétiens
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Nous savons bien que l’argent est le fluide vital de l’économie des hommes. Il facilite les échanges et permet le formidable effort que les hommes déploient dans leurs entreprises pour améliorer leur condition.

L’apparition de la banque à Florence au quinzième siècle, sous forme de prêt à risque – qui s’apparentait plus à ce que nous appellerions aujourd’hui l’investissement en capital – a ainsi permis non seulement l’accélération des échanges dans le monde méditerranéen, mais surtout la conquête des Amériques et la naissance d’une économie mondiale.

Aujourd’hui, la mise en place des circuits monétaires joue un rôle majeur dans le développement des pays les moins favorisés.

Ainsi, lorsqu’une association finance le forage d’un puit l’enjeu est de le maintenir en bon état. Pour cela, le plus efficace est que celui qui l’entretien et puise l’eau gagne sa vie en vendant ses services. A son tour, il rémunérera des agriculteurs qui lui fourniront sa subsistance.

L’examen des principes de la pensée sociale chrétienne peut nous guider dans l’usage de l’argent :

L’argent et la Dignité de l’homme

Une quantité suffisante d’argent est aujourd’hui nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux de chaque personne et des familles : nourriture, vêtement, logement, éducation des enfants.
L’argent est indispensable à l’autonomie, et partant, à la dignité. Un mendiant préfère recevoir cinq euros qu’un sandwich. En pouvant choisir sa nourriture il se sent davantage respecté.

L’argent et le bien commun

Nous sommes invités à user pour faire circuler les biens dans la visée de la construction du bien commun, et donc à ne jamais perdre de vue la provenance et la destination de l’argent que nous possédons. Il peut s’agir d’acheter, de donner, de prêter ou de mettre en réserve.

L’argent et la subsidiarité

Lorsque nous confions de l’argent à quelqu’un, quelle qu’en soit la forme (don, prêt, investissement), nous lui laissons une certaine liberté dans son utilisation tout en lui donnant les moyens de grandir.
C’est vrai dans le cas de l’argent de poche accordé à un enfant par ses parents que de l’allocation d’un budget à un département d’entreprise ou du financement d’un projet par une banque. Une organisation subsidiaire sans allocation de budget aux différents niveaux de l’entreprise est un leurre.

L’argent et la solidarité

Parce qu’il passe d’une main à une autre pour échanger biens et services, l’argent permet de créer du lien entre les hommes. Même son inégale répartition fait que nous avons besoins les uns des autres .

Il existe une obligation de solidarité des plus riches vers le plus les plus pauvres. Il nous est fait obligation d’être attentifs à la situation des pauvres autour de nous, et d’œuvrer à y remédier par notre action individuelle : donner du temps, partager des connaissances mais aussi les biens matériels et donc l’argent dont nous disposons en excédent.

L’impôt, dont c’est un des objectifs principaux, n’y suffit pas, ne serait-ce que parce qu’il traite la question essentiellement sous l’angle financier.




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