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Inde, pourquoi le balayeur de l’entreprise restera balayeur ?

21 septembre 2021 Paroles de dirigeants
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« En Inde, pourquoi le balayeur de l’entreprise restera balayeur ? Si certains principes de la PSC sont difficilement compréhensibles pour les indiens, dont les croyances reposent sur des systèmes entièrement différents des nôtres, il est également très difficile, pour nous chrétiens, de comprendre le concept de dignité humaine en Inde. Or c’est le fondement de la PSC. Dans l’hindouisme, la dignité humaine en tant qu’individu doté d’une personnalité unique, individualisée, n’existe pas réellement, mais la dignité de l’Homme est néanmoins liée à l’appartenance à un Tout Cosmique Divin, qui est la base de la religion. Dieu est tout, Tout est Dieu.


Pour honorer son appartenance au divin, l’individu est censé s’améliorer, se perfectionner au cours de ses nombreuses réincarnations pour atteindre en définitive l’état suprême dans lequel il se libèrera en Dieu (Moksha). Cette évolution spirituelle et les “bonnes actions” accomplies durant sa vie (son Karma) vont lui permettre de renaitre chaque fois dans un état meilleur. C’est cet état (spirituel), auquel il a lui-même œuvré dans sa vie précédente, qui va déterminer le rôle qu’il doit jouer dans la société. À propos des castes : « Les devoirs des brâhmanes, kshatriya, vaishya, shudra se répartissent en fonction des qualités primordiales d'où vient leur nature propre. Sérénité, maîtrise de soi, ascèse, pureté, patience et rectitude, connaissance, discernement et foi, tels sont les devoirs du brâhmane selon sa nature. La vaillance, la gloire, la constance et l'adresse, le refus de la fuite, le don et la seigneurie, tels sont les devoirs du kshatriya selon sa nature. Soin des champs et du bétail, négoce, tels sont les devoirs du vaishya selon sa nature. Servir est le devoir du shudra selon sa nature. » Bhagavad-Gita, XVIII,
41-44, d'après la traduction d'Émile Sénart.


L’Occident peine à comprendre ce que ce concept comporte de dignité, et appelle cela fatalisme. La grande différence c’est que le pécheur chrétien n’ a qu’une vie pour le mettre en pratique alors que l’Hindu en a des myriades.


Voilà pourquoi, dans sa vie actuelle, le balayeur de l’entreprise ne cherche pas à dépasser sa condition. Il sait que sa charge découle d’une évolution dont il a été le seul responsable, et que ce qu’il fera de bien dans cette vie actuelle sera récompensé dans sa réincarnation suivante. L’essentiel est donc, et c’est là que réside sa dignité individuelle, d’exécuter le mieux possible les taches qui sont dévolues. »


Florence et Denis, dirigeants d'entreprise en Inde.




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