Je voulais ce matin me réjouir et saluer l’annonce d’ Emmanuel Faber, le PDG de Danone, qui a annoncé il y a 5 jours sur France Inter sa décision d’engager ce fleuron de l’industrie Française vers un statut d’entreprise à mission. Il est devenu urgent de rompre avec l’idée que la finalité de l’entreprise ne se limiterait qu’à un objectif de maximisation du profit. Nous, dirigeants, entrepreneurs, cadres d’entreprises, partageons la conviction que l’entreprise peut constituer un formidable levier d’innovation pour répondre aux défis contemporains que représentent la pauvreté ou l’égalité des chances, les nouvelles technologies et le changement climatique. Aux EDC, c’est dans notre ADN de contribuer à la promotion de cette nouvelle approche de l’entreprise. Ce que nous voulons changer, c’est l’a priori qui oppose profit et bien commun. Nous pensons au contraire que loin de s’opposer, ces deux objectifs se consolident mutuellement et bénéficient à l’entreprise, à l’économie, aux humains et à la planète.
Mais n’est-ce pas une opération de communication pour Danone ?
Rangeons tous nos langues de vipères, et arrêtons de critiquer ceux qui s’attachent à changer de modèle ! Mobilisons notre énergie en positif pour soutenir ceux s’engagent avec courage pour restaurer le rôle de l’entreprise dans nos sociétés. Emmanuel Faber va devoir obtenir l’adhésion de ses actionnaires en assemblée générale et expliciter en quoi Danone s’engage à contribuer au bien commun. Pierre Deschamps, l’un de mes prédécesseurs à la présidence des EDC avait initié il y a plus de 10 ans une réflexion sur le sens à donner au capitalisme. Emmanuel Faber et moi-même faisions déjà partie des personnes qui avaient accepté de s’interroger sur cette question, difficile donc de lui reprocher de surfer sur la vague du moment ! Ceux qui en douteraient peuvent retrouver ces témoignages et réflexions dans le livre de Michel Cool Pour un capitalisme au service de l’homme publié chez Albin Michel en 2009.
Comme point essentiel, je dirais sans hésiter la notion de raison d’être qui invite à se poser la question du pourquoi ? Le mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens, sous la coordination de Pierre de Lauzun, vient de publier un livret de réflexion sur le sujet de la raison d’être. Ce livret va aider les dirigeants et patrons qui veulent se mettent en mouvement et questionner le sens de leur entreprise, ce pour quoi ? Quant à mon engagement d’entreprise, la réponse est oui car je suis convaincu qu’il faut passer à l’acte et témoigner que cela est vertueux. Avec notre conseil d’administration, nous avons décidé que Seenovia la plus grande entité du groupe que je dirige devienne dans un an entreprise à mission. De plus en plus de dirigeants s’intéressent à cette dynamique enthousiasmante. Et si l’entreprise à mission c’était la vraie modernité ?