Article de la revue

Dirigeants Chrétiens n°104 – Entreprenons pour la maison commune

Publié le 01/12/2020

Entreprenons pour la maison commune

Alors que notre monde connaît des mutations sans précédent, il peine à apporter des réponses aux bouleversements qui secouent notre maison commune. Car les enjeux et défis à relever sont gigantesques : mutations géopolitiques, culturelles, sociétales, technologiques mais aussi environnementales ou sociales. Plus que jamais, dans une période de crise sanitaire, les entrepreneurs et dirigeants qui témoignent dans ce dossier sont convaincus qu’il y a urgence à changer de modèle et à agir pour réconcilier respect de la planète, inclusion des plus fragiles et esprit d’entreprendre. Répondant à l’appel du pape François dans Laudato Si’ et persuadés que « tout est lié », les intervenants de ce dossier nous invitent à emprunter un chemin de conversion pour se faire leaders du bien commun.

 

 

 


Entretien croisé

Le bien commun comme critère de discernement

« Tout est lié » nous dit le pape François dans Laudato Si’, mais qu’est-ce que cette «écologie intégrale» que l’encyclique nous appelle à pratiquer ? S’agit-il seulement de protéger la nature ? Qu’est-ce que ces termes d’écologie intégrale peuvent signifier en entreprise ? Comment ce souci peut-il se traduire dans l’entreprise ? Comment le prendre en compte ? Comment l’évaluer ? face au cri de la terre et des pauvres, quel chemin nous propose Laudato Si’ ? Que signifie l’invitation à une conversion écologique ? Pascal Demurger et le père Frédéric Louzeau partagent leur regard et leur expérience de dirigeant et de théologien.

 

(c) Edouard Richar

Pascal Demurger,
Directeur Général du groupe du groupe Maif

et auteur de L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus
(éd. de l’Aube, 2019)

Père Frédéric Louzeau,
Prêtre et théologien,
professeur titulaire
à la Faculté Notre-Dame (Paris)
et directeur du Pôle de recherche
du Collège des Bernardins.

 

 

A lire en intégralité dans la revue.


Témoignage

Donner la direction et créer une dynamique avec les collaborateurs

Pierre-Yves Pouliquen est directeur du développement durable de Suez.

« Un patron se doit de définir la vision, l’ambition et la transformation de son entreprise face aux enjeux du réchauffement climatique, et ce quelle que soit sa taille. C’est à lui d’amorcer le changement, car dans dix ans, les sujets dont on parle aujourd’hui seront au cœur de tous nos agendas. Il faut donc anticiper ces bouleversements qui vont à coup sûr impacter nos offres à nos nos clients, nos relations fournisseurs… » Pierre-Yves Pouliquen sait de quoi il parle, lui qui est directeur du développement durable de Suez depuis février 2020, après 25 ans à la tête de filiales du groupe. « L’an dernier, notre directeur général a publié sa vision à travers le projet Shaping 2030, avec trois objectifs : réduire de 45 % les émissions de CO2 du groupe, éviter à nos clients de produire 20 millions de tonnes de CO2 par an grâce à nos solutions et avoir 100 % d’offres durables à l’horizon 2030 » poursuit le dirigeant.

Pierre-Yves Pouliquen souligne l’importance des « métriques », ces indicateurs qui permettent de piloter la transformation. « Une unité de mesure facilement quantifiable a été trouvée pour le climat : la tonne de CO2. On peut donc rapporter toutes nos actions en fonction de cette donnée et agir en conséquence pour la réduire. C’est plus compliqué de calculer l’impact que peut avoir une entreprise sur la biodiversité. Or, avec le début de la sixième extinction de masse, la course contre la montre est engagée ! Dans les deux cas, chaque dirigeant doit regarder comment sa chaîne de valeur est impactée par ces deux enjeux ; le climat et la biodiversité. C’est un exercice très riche et décapant. »

Enfin, il est surtout nécessaire selon lui que chaque entrepreneur associe ses équipes à cette transformation : « Le dirigeant doit donner la direction et créer une dynamique avec ses collaborateurs afin de générer cette intelligence collective indispensable pour transformer l’entreprise. Cela va permettre de réconcilier le citoyen – déjà engagé – et le salarié, de donner sens à son action. Chez Suez, nous avons décidé de nous appuyer sur la fresque de l’environnement et de la déployer auprès de nos 90 000 collaborateurs afin d’associer chacun d’entre eux… »

Chez Suez comme dans les autres entreprises, ces projets éminemment stratégiques vont s’accélérer grâce aux nouvelles exigences réglementaires. La finance et les attentes des clients seront également de puissants facteurs de transformation. Mais selon lui, « le levier le plus puissant reste la conversion personnelle du dirigeant à l’objectif de la préservation de la Maison commune pour en faire sa principale priorité ». (G.D.)


Regard d’un conseiller spirituel

Croissance spirituelle

James Woody, pasteur de l’Eglise protestante unie de France à Montpellier et agglomération.

Comment le joug du Christ que nous devons prendre, peut-il être aisé et son fardeau léger (Mt 11/30) quand on sait ce que Jésus a enduré et ce à quoi nous sommes confrontés ?

Certainement est-il précieux de prendre au sérieux la promesse du repos de l’âme qui précède : notre vie cesse d’être tourmentée et, par conséquent, notre monde d’être malmené, quand notre âme trouve son repos, c’est-à-dire quand nous orientons notre désir en direction de ce que le Christ révèle : moins d’avoir, plus d’être. (…) 

A lire en intégralité dans la revue

 

 

 

 


Billet du conseiller spirituel national

Heureux malgré tout

Père Vincent Cabanac, assomptionniste, conseiller spirituel national des EDC

Les Béatitudes (Matthieu 5, 1-16) auraient dû être proclamées le 1er novembre dernier dans la cathédrale de Montpellier et ponctuer nos assises nationales. Elles nous rappellent ce que Jésus proposait, à ses apôtres, de vivre et d’annoncer afin que vienne le règne de Dieu. Il s’agit de partager la joie d’être chrétien. Le Christ nous a prévenus que nous allions tous être heureux ! Enfin presque, car le chemin du bonheur et de la joie passe par une succession d’obstacles, de difficultés voire de drames.
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