Dans ce premier récit de la création, chaque jour, Dieu parle, fait exister les choses et les êtres puis prend le temps de contempler son œuvre « Dieu vit que cela était bon ». Il modèle l’homme à son image1 (de créateur). Il le crée en dernier comme un couronnement de son œuvre. En le voyant, il dit que « cela était très bon » (Gn 1,31).
La très haute estime que Dieu a pour l’homme apparaît dans la façon dont il gouverne et préside à la création. En e et, après avoir donné la vie à l’homme, Dieu lui confie la terre et le laisse libre, il ne lui donne pas de consignes détaillées. En cela, la Genèse est différente des récits contemporains d’origine mésopotamienne qui présentent le travail comme une activité dégradante. C’est parce que les dieux sont las de travailler qu’ils créent les hommes a n que ces derniers fassent le travail à leur place2.
Dieu s’émerveille en considérant sa création et en lui confiant une tâche à accomplir.
L’homme est conçu comme un instrument au service des dieux et le travail ne contribue en aucune façon à la dignité de l’homme. Rien de tel dans le récit de la Genèse où Dieu s’émerveille en considérant sa création et en lui confiant une tâche à accomplir. La création de l’homme suscitera un émerveillement permanent, comme en témoigne le psalmiste : « Qu’est donc l’homme, que tu t’en souviennes, le ls d’Adam, que tu le veuilles visiter ? À peine le s-tu moindre qu’un dieu ; tu le couronnes de gloire et de beauté, pour qu’il domine sur l’œuvre de tes mains ; tout fut mis par toi sous ses pieds »3
- Dans le verset 26 l’expression « Faisons l’homme à notre image » est renforcée par une seconde « comme notre ressemblance. » ↵
- Ainsi dans le poème d’Atrahasis – récit du XVIIIe avant Jésus-Christ réunissant les grands mythes mésopotamiens – les dieux sont à l’œuvre pour créer des canaux d’irrigation et des cours d’eau.
Ils creusèrent selon la légende, le cours du Tigre et de l’Euphrate. Le travail leur apparaît comme une corvée, et ils cherchent des moyens de s’y soustraire. C’est pour se décharger de ces tâches pénibles que les dieux créent les hommes. (Poème d’Atrahasis ou du Supersage, I,25 ; in Jean Bottero et Samuel Noah Kramer, Lorsque les dieux faisaient l’homme, Gallimard 1989 p. 531). ↵
- Psaume 8,5-7 ↵