Bien commun
« A côté du bien individuel, il y a un bien lié à la vie en société :
le bien commun. C’est le bien du « nous tous ». »
Benoit XVI in Caritas in Veritate
« Le bien commun (…) n’est jamais l’addition des biens
de chacun de membres. Il est toujours le bien de
l’unité harmonieuse, organique, du tout social. »
Marcel Clément in La doctrine sociale de l’Eglise
L’entreprise contribue à son tour au bien commun da la société.
Le bien commun est central dans la Pensée Sociale Chrétienne. Ce principe apparaît comme une clé de voute qui ordonne tous les autres principes. Nous avons tous l’expérience du bien commun. Qui n’a pas ressenti des moments de grande harmonie avec l’ensemble des collaborateurs de son équipe ? Ou, à l’inverse, les conséquences de son absence ? Ces dernières mettent bien en évidence ce qu’il est. Que se passe-t-il, au sein d’une entreprise, dans une équipe quand le bien n’est plus recherché ? Quand il n’y a plus de but commun ? Quand le bien de chacun n’est pas respecté ? Quand l’individualisme prévaut ?
Mais ce qui s’expérimente simplement n’est pas forcément facile à expliquer. Pourtant, la compréhension en profondeur de ce qu’est le bien commun ne pourra qu’aider le dirigeant chrétien à orienter son action et à partager ses choix avec son conseil d’administration ou ses collaborateurs.
La pertinence du concept de bien commun comme principe créateur et élément conservateur de la société humaine est au cœur de la Doctrine sociale de l’Église depuis l’encyclique du pape Léon XIII Rerum novarum (1891).
« La perfection de toute société consiste, en effet, à poursuivre et à atteindre la fin en vue de laquelle elle a été fondée, en sorte que tous les mouvements et tous les actes de la vie sociale naissent du même principe d’où est née la société »
Rerum Novarum 22, 2
Dans sa définition la plus répandue1, le bien commun est cet « ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée… ». (Gaudium et Spes, 1965)
L’application de cette définition à l’entreprise donne au dirigeant le sens, la raison de sa responsabilité. Rechercher le bien commun pour son entreprise consiste à la diriger, l’organiser et l’animer de façon à ce qu’elle tende « vers sa perfection ». Ainsi, elle pourra contribuer, modestement ou plus largement, à ce que chacune des personnes qui y travaillent atteignent leur « propre perfection ». Cette contribution ne se limite pas aux seuls collaborateurs. Elle s’élargit aux parties prenantes de l’entreprise et à son environnement.
Cette perfection2 est certes un idéal impossible à atteindre sur cette terre car il supposerait une imitation parfaite de celui qui est la perfection même : Dieu, source du bien et bien suprême3. Pour autant nous sommes tous invités à y contribuer.
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En quoi les entrepreneurs et dirigeants sont-ils concernés par le bien commun ? Nicolas Jeanson, formateur auprès des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, y répond dans la vidéo :
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Pour le dirigeant chrétien, cet effort au service du bien de tous4 est une réponse au commandement d’amour :
« Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres »
Jn 13,34
La construction du bien commun est bien l’ambition de la Pensée Sociale Chrétienne. Cette œuvre au service de tous s’appuie sur la reconnaissance que :
- Dieu est lui-même source de perfection et fin de chaque être créé. Tout ce qui nous rapproche de Dieu nous rapproche aussi du bien. Il n’y a pas de bien commun qui ne soit inspiré par le Père. Tout le bien vient de l’auteur du bien.
- Chaque homme est aimé de Dieu : une personne digne et libre vivant en relation avec ses frères.
- Gaudium et Spes a enrichi la définition du bien commun donnée en 1961 par Mater et Magistra (§65) en l’élargissant aux groupes. C’est cette définition plus large qui est reprise dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique (§1906) et dans le Compendium (§164) ↵
- Qu’est-ce que la perfection pour mon entreprise ? La question peut paraitre ambitieuse voire complètement irréaliste. Pourtant c’est bien celle que pose Gaudium et Spes à chaque dirigeant. En prenant le temps d’y réfléchir, il s’apercevra que la question est en fait très concrète et permet d’intégrer la finalité de l’entreprise/le service au client, les relations humaines et l’efficacité économique. ↵
- Le Bien fait partie des transcendantaux. Outre l’Être lui-même, on reconnaît dans les transcendantaux ses propriétés : l’unité, le vrai, le bien. Dans l’absolu, le bien s’identifie à l’auteur du bien. ↵
- En prenant le terme politique dans son sens le plus élevé, faire vivre ensemble dans la cité, le pape François, se référant à Saint Thomas d’Aquin, disait : « La politique est la forme la plus haute de la charité, car elle cherche le bien commun ». (7/06/2013 aux élèves des Jésuites). Le bien de tous est plus grand que le bien d’un seul. ↵
Eclairages de fond
- Qu'est-ce que le bien commun ?
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Qu’est-ce que le bien commun ?
Nicolas Jeanson, formateur, explique ce qu’est le bien commun dans une vidéo. Le bien commun passe par la création d’un cadre qui va permettre de tendre à celui-ci.
- En quoi les entrepreneurs et dirigeants sont-ils concernés par le bien commun ?
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En quoi les entrepreneurs et dirigeants sont-ils concernés par le bien commun ?
En quoi les entrepreneurs et dirigeants sont-ils concernés par le bien commun ? Le bien commun légitime l’existence du pouvoir…
Mission sur « Entreprise et intérêt général » – Contribution des Entrepreneurs et Dirigeants ChrétiensLa mission confiée par le Gouvernement à Mme Nicole Notat et Jean-Dominique Senard porte sur la vision de l’entreprise et de sa mission au regard de l’intérêt général. Elle pourrait conduire à la modification des […]
- Un souci d'équité entre client et fournisseur
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Un souci d’équité entre client et fournisseur
Acheter et vendre de façon efficiente, honnête et juste, déterminer un juste prix, telle est la position du groupe de travail des EDC Regards chrétiens sur l’entreprise.
- Le dirigeant contraint à une réflexion constante
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« Les rôles de l’entrepreneur et du dirigeant revêtent une importance centrale du point de vue social, car ils se situent au cœur du réseau de liens techniques, commerciaux, financiers et culturels qui caractérisent la réalité moderne de l’entreprise. À partir du moment où les décisions de celle-ci produisent, en raison de la complexité croissante de son activité, une multiplicité d’effets conjoints d’une grande importance, non seulement économique mais aussi sociale, l’exercice des responsabilités de l’entrepreneur et du dirigeant exige, en plus d’un effort continuel d’aggiornamento spécifique, une réflexion constante sur les motivations morales qui doivent guider les choix personnels de ceux à qui incombent ces tâches. »
§344, Compendium de la Doctrine sociale de l’Église
- Le rôle des communautés intermédiaires dans le bien commun
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Le rôle des communautés intermédiaires dans le bien commun
L’homme ne vit pas seul. Pour réaliser sa vie, il a besoin de communautés[1] qui lui apportent ce dont il a besoin. Ce sont sa famille, le quartier ou le village où il vit, l’entreprise où il travaille, les associations dans lequel il agit…. Ces communautés sont d’une grande diversité « De même, en effet, que la parfaite constitution du corps humain résulte de l’union et de l’assemblage des membres, qui n’ont ni les mêmes forces, ni les mêmes fonctions, (…) de même, au sein de la société humaine, se trouve une variété presque infinie de parties dissemblables ». Léon XIII, « Humanus genus ».
- Doctrine sociale de l'Eglise : bien commun et communauté
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Doctrine sociale de l’Eglise : bien commun et communauté
Le premier acte de cette « Pensée Sociale Chrétienne » est l’Encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII en 1891, qui s’élève contre le socialisme qui pousse à « la haine jalouse des pauvres contre les riches », tout en prônant la justice des rémunérations et la liberté des travailleurs. Mais elle appelle déjà à porter le regard « encore plus haut », de façon à unir les deux classes « par les liens d’une véritable amitié ».
Le rôle des communautés intermédiaires dans le bien communL’homme ne vit pas seul. Pour réaliser sa vie, il a besoin de communautés[1] qui lui apportent ce dont il a besoin. Ce sont sa famille, le quartier ou le village où il vit, l’entreprise où il travaille, les associations dans lequel il agit…. Ces communautés sont d’une grande diversité « De même, en effet, que la parfaite constitution du corps humain résulte de l’union et de l’assemblage des membres, qui n’ont ni les mêmes forces, ni les mêmes fonctions, (…) de même, au sein de la société humaine, se trouve une variété presque infinie de parties dissemblables ». Léon XIII, « Humanus genus ».
Les EDC présents au sein de la Fondation Centesimus AnnusLes membres de cette fondation, dont Robert Leblanc, ancien président des EDC, et Pierre de Lauzun, président de la commission Ethique financière, ont participé au congrès international organisé fin mai sur le thème : « Nouvelles politiques et nouveaux styles de vie à l’ère numérique »
- Doctrine sociale de l'Eglise : bien commun et personne
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Doctrine sociale de l’Eglise : bien commun et personne
Dans l’Encyclique Mit Brennender Sorge en 1937, le pape Pie XI rappelle avec force le fondement du bien commun, que les pouvoirs publics ne sauraient s’arroger : « … le véritable bien commun est déterminé et reconnu, en dernière analyse, par la nature de l’homme, qui équilibre harmonieusement droits personnels et obligations sociales, et par le but de la société, déterminé aussi par cette même nature humaine… Chacun, donnant et recevant tour à tour, doit faire valoir pour son bien et celui des autres…».
Eclairages spirituels
- Les vertus au service du bien commun
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Les vertus au service du bien commun
Les vertus sont nécessaires au développement du bien commun. Toutes y contribuent : la force comme la tempérance ou la prudence… Cependant deux d’entre elles sont plus systématiquement associées au développement du bien commun. En premier, le désir de justice qui vise à donner à chacun ce qui lui est dû. En second, la bienveillance qui est volonté de viser le bien et le bonheur d’autrui.
- Vocation du dirigeant chrétien
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Vocation du dirigeant chrétien (Conseil pontifical Justice et Paix)
L’obstacle principal au bien commun pour un dirigeant d’entreprise est la division intérieure. La division entre la foi et les activités quotidiennes peut entraîner des déséquilibres et évoluer vers le culte de la réussite matérielle. L’autre chemin, celui d’un leadership du service fondé sur la foi, offre aux chefs d’entreprise une perspective plus intégrante et les aide à trouver un équilibre entre les exigences du monde des affaires et les principes sociaux éthiques, tels que, pour les chrétiens l’Évangile les suggère.
- Doctrine sociale de l'Eglise : bien commun et Trinité
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Doctrine sociale de l’Eglise : bien commun et Trinité
Selon saint Thomas d’Aquin, la finalité ultime du bien commun est la « réalisation des inclinations les plus élevées de l’homme tendant à sa perfection », c’est-à-dire tendant à être conforme à sa ressemblance avec Dieu, dans le cadre d’un bien commun universel qui est celui de la création toute entière.
- Du Jardin d'Eden à la Jérusalem céleste
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Du Jardin d’Eden à la Jérusalem céleste (commentaire de la Genèse)
S’il est un cadre propice et emblématique du bien commun dans la Bible, c’est bien le jardin d’Eden : ce lieu primordial où Dieu plaça l’homme comme gardien et cultivateur n’est pas seulement « bien commun » au sens où il est donné en commun à Adam et Eve, comme un bien matériel où nos premiers parents vivaient en harmonie avec Dieu et la nature.
- Bien commun et transcendance
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Bien commun et transcendance
La compréhension du bien commun peut facilement rester horizontale et être vidée de sa substance. La Bible nous aide à en découvrir le sens profond.
- Mais que fait Dieu ?
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Mais que fait Dieu ?
Le cœur des EDC bat au rythme des rencontres en équipe, quand vérité et liberté se rencontrent. De bonnes pratiques de relecture permettent à chacun de revisiter quelques semaines trépidantes. Comment ressaisir ces événements, ces rencontres, ces décisions ? La clé du bien commun nous décentre…
Le thème vu par d’autres mouvements chrétiens
- Le bien commun du côté des Apprentis d'Auteuil
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Le bien commun du côté des Apprentis d’Auteuil
Nicolas Truelle est le directeur général d’Apprentis d’Auteuil, une œuvre d’Église reconnue d’utilité publique qui s’engage auprès des jeunes et des familles les plus fragiles. Pour nous, le bien commun est d’abord ce jeune, issu […]
- Itinéraire en équipe sur Laudato Si
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Réflexions de membres sur Laudato Si
L’équipe Saint-Cloud 2, dans le cadre de l’étude de Laudato si’, a consacré trois réunions à «élargir le regard sur le monde qui nous entoure, à comprendre la dimension fondamentale (anthropologique) du sujet de l’écologie et à mieux percevoir les conséquences pratiques de notre comportement.» Elle vous propose sa synthèse.
- Itinéraire "Mon comportement en vue du bien commun"
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Itinéraire « Mon comportement en vue du bien commun »
Mon entreprise sert-elle ou détruit-elle le bien commun ? Est-elle, sous certains aspects, une structure de péché c’est-à-dire une organisation qui pousse les personnes à détruire le bien commun ?
- Témoignages
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Témoignage d’Eric Boël, membre de l’équipe de Roanne, dans un ouvrage collectif sur le Bien commun
Laissez vous inspirer par le témoignage d’Eric Boël et de 21 autres acteurs qui ont transformé leur vie – et celle de leur entourage – grâce à des initiatives insufflant plus d’humanité dans leur secteur de prédilection : de la cosmétique aux réseaux sociaux, en passant par l’agriculture et les VTC (Voitures de transport avec chauffeur).
- Cahier des EDC : Bien commun et entreprise
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Cahier des EDC : Bien commun et entreprise
Qu’est-ce que le bien commun et comment le mettre en œuvre en entreprise afin que le dirigeant chrétien exerce ses responsabilités en cohérence avec sa foi ?
Après un premier cahier sur La subsidiarité, ce volume est le second de la collection « La pensée sociale chrétienne », créée par les EDC pour contribuer à faire vivre et à témoigner de la sagesse accumulée par l’Église et fournir des outils pour se former à la pensée sociale chrétienne dans l’environnement spécifique de l’entreprise. - Cahier des EDC : Responsabilité sociétale de l'entreprise
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Cahier des EDC : La RSE – Responsabilité sociétale de l’entreprise
La RSE, responsabilité sociétale de l’entreprise, concept purement laïc, est la mise en oeuvre du développement durable dans l’entreprise. Les auteurs de ce cahier proposent des réflexions et des interrogations éclairées par leur foi, concernant le développement durable et la RSE, pour aider le dirigeant d’entreprise chrétien à répondre à l’appel de l’Évangile dans l’élaboration d’une vision sans laquelle il ne peut pas y avoir de projet d’entreprise et d’appropriation par le personnel.
Lien entre bien commun et subsidiarité
Sans la recherche du bien commun par l’entreprise, la subsidiarité conduit au développement de l’individualisme.
Il est impossible de promouvoir la dignité de la personne si ce n’est en prenant soin de la famille, des groupes, des associations, des réalités territoriales locales, bref de toutes les expressions associatives de type économique, social, culturel, sportif, récréatif, professionnel, politique, auxquelles les personnes donnent spontanément vie et qui rendent possible leur croissance sociale effective. Tel est le cadre de la société civile, conçue comme l’ensemble des rapports entre individus et entre sociétés intermédiaires, les premiers à être instaurés et qui se réalisent grâce à « la personnalité créative du citoyen ». Le réseau de ces rapports irrigue le tissu social et constitue la base d’une véritable communauté de personnes, en rendant possible la reconnaissance de formes plus élevées de socialité.
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise § 185
En tout cas, le bien commun correctement compris, dont les exigences ne devront en aucune manière contraster avec la protection et la promotion de la primauté de la personne et de ses principales expressions sociales, devra demeurer le critère de discernement quant à l’application du principe de subsidiarité.
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise §188
Lien entre bien commun et participation
L’application du principe conduit à organiser chaque communauté[1] au service des personnes qui la composent. Celles-ci se devant de participer en retour au bien commun particulier de la communauté. « La participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d’une manière responsable et en vue du bien commun. »
Catéchisme de l’Eglise catholique § 1913 et § 1917
« Le bien commun engage tous les membres de la société : aucun n’est exempté de collaborer, selon ses propres capacités, à la réalisation et au développement de ce bien. »
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise § 167
[1] « L’entreprise doit tendre à devenir une communauté de personnes, dans les relations, les fonctions et les situations de tout son personnel. » Jean XXIII (Mater et Magistra 91)
Lien entre bien commun et dignité
De la dignité, de l’unité et de l’égalité de toutes les personnes découle avant tout le principe du bien commun, auquel tout aspect de la vie sociale doit se référer pour trouver une plénitude de sens.
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise § 164
La personne ne peut pas trouver sa propre réalisation uniquement en elle-même, c’est-à-dire indépendamment de son être « avec » et « pour » les autres. Cette vérité lui impose non pas une simple vie en commun aux différents niveaux de la vie sociale et relationnelle, mais la recherche sans trêve du bien sous forme pratique et pas seulement idéale, c’est-à-dire du sens et de la vérité qui se trouvent dans les formes de vie sociale existantes.
Une vision purement historique et matérialiste finirait par transformer le bien commun en simple bien-être socio-économique, privé de toute finalisation transcendante, c’est-à-dire de sa raison d’être la plus profonde.
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise § 165 et 170
Lien entre bien commun et destination universelle des biens
Parmi les multiples implications du bien commun, le principe de la destination universelle des biens revêt une importance immédiate: « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité ». Ce principe se base sur le fait que « la première origine de tout bien est l’acte de Dieu lui-même qui a créé la terre et l’homme, et qui a donné la terre à l’homme pour qu’il la maîtrise par son travail et jouisse de ses fruits (cf. Gn 1, 28-29). Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne. C’est là l’origine de la destination universelle des biens de la terre. En raison de sa fécondité même et de ses possibilités de satisfaire les besoins de l’homme, la terre est le premier don de Dieu pour la subsistance humaine. »
En effet, la personne ne peut pas se passer des biens matériels qui répondent à ses besoins primaires et constituent les conditions de base de son existence; ces biens lui sont absolument indispensables pour se nourrir et croître, pour communiquer, pour s’associer et pour pouvoir réaliser les plus hautes finalités auxquelles elle est appelée.
Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise §171
Lien entre bien commun et solidarité
Le message de la doctrine sociale sur la solidarité met en évidence le fait qu’il existe des liens étroits entre solidarité et bien commun, solidarité et destination universelle des biens, solidarité et égalité entre les hommes et les peuples, solidarité et paix dans le monde.
Le terme « solidarité », largement employé par le Magistère, exprime en synthèse l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des liens qui unissent les hommes et les groupes sociaux entre eux, l’espace offert à la liberté humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous. L’effort dans cette direction se traduit par l’apport positif à ne pas faire manquer à la cause commune et par la recherche des points d’entente possible, même là où prévaut une logique de division et de fragmentation, dans la disponibilité à se dépenser pour le bien de l’autre au-delà de tout individualisme et particularisme.