Dossier revue

Dirigeants chrétiens n°82 – Le bien commun dans l’entreprise

Publié le 01/03/2017

Extrait du Couverture DC 82dossier

Entrer dans le détail des conséquences du bien commun pour l’entreprise, pour son dirigeant, c’est d’abord réfléchir à la destination de l’entreprise. C’était le thème du Dirigeants Chrétiens n° 80 : Le bien commun, impact sur le monde. Rechercher le bien commun en entreprise afin que chacun de ses membres « atteigne sa perfection », c’est aussi réfléchir à la relation de l’entreprise avec toutes les parties prenantes : collaborateurs, clients, mais aussi fournisseurs ou actionnaires.


Entretien croisé

L’homme, premier pilier de l’entreprise

Jean-Bernard Bonduelle, membre du conseil d’administration et du comité d’éthique du groupe Bonduelle, et le pasteur Christian Tanon, pasteur de l’Église protestante après une carrière dans l’industrie et conseiller spirituel de la commission EDC Vie du mouvement, ont échangé autour du bien commun en entreprise. Le processus d’élaboration de la vision du groupe Bonduelle à l’horizon de 2025 a été le point de départ de leur rencontre.

Témoignage

L’attention à toutes les parties prenantes

« Il y a plusieurs jalons dans la vie d’un investisseur financier. Au début, quand on détermine le montant du capital que l’on décide d’investir dans une entreprise, ou pendant la vie à bord de cette entreprise, quand on décide de l’encourager ou non à investir, à conserver le marketing, la R&D ou un bureau d’études solide.

À l’investisseur de se poser la question : est-ce que je sers l’entreprise, par là-même toutes ses parties prenantes, à commencer par les emplois, puis la capacité de l’entreprise à rayonner ? Ou est-ce que je me contente d’augmenter la rentabilité de l’actionnaire ?
Toutes ces choses-là, j’y suis très sensibilisé depuis que je suis aux EDC. J’ai aussi été dans la position du dirigeant d’une entreprise qui a été vendue et qui était susceptible d’être reprise par un fond d’investissement tel que se pratique ce métier aujourd’hui. L’ancrage aux EDC repose depuis toujours sur les points fondamentaux de la PSC dont l’attention à toutes les parties prenantes. C’est ce qu’on retrouve derrière le principe de bien commun. Je pense que servir le bien commun, c’est aussi servir mon intérêt bien compris. »

Frédéric Ruppli, associé du fonds d’investissement Apicap, équipe EDC Viroflay

Reportage en entreprise

Construire l’entreprise sur les richesses de chacun

Rencontre avec Hélène Dabbadie, membre des EDC et fondatrice de HandySoie, un atelier d’artisanat textile d’excellence qui travaille notamment pour le groupe Hermès. Une entreprise qui, dès sa création, a fait le choix d’inscrire le souci du bien commun au coeur de la vie de l’entreprise.

Par Gautier Demouveaux

Relecture théologique

Le souci de tous et de l’ensemble

« Oui, le zèle pour ta maison m’a dévoré. »  Le souci du bien commun nous prend tout entier, c’est souvent un combat une épreuve contre la dictature de l’économie sans visage dénoncée par le pape François  et parfois, il faut faire face à des ennemis car Christ «  n’a que nos oreilles pour entendre le cri de nos frères. »
Le souci du bien commun est ordonné au souverain Bien et c’est bien de Dieu dont il s’agit quand nous nous efforçons d’adopter des attitudes justes dans le rapport aux biens terrestres et dans les relations socio-économiques.   Il importe de mettre ce que nous vivons dans la perspective du salut de Dieu. Lorsque nous nous efforçons de promouvoir la responsabilité de tous en même temps que les devoirs de l’entreprise envers chacun, nous choisissons la vie . Bienveillance, dialogue, cohérence, écoute sont des valeurs évangéliques et théologales : elles expriment le souci de notre Dieu qui n’exige pas toujours et demande à Bartimée : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » […]

Frère Bernard Senelle, op conseiller régional catholique d’Alsace et membre de la commission Thème pour les Assises 2018