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« La subsidiarité ça rend heureux, ça épanouit les salariés et le dirigeant. » [Podcast RCF]

29 septembre 2016 Repères chrétiens
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Le principe de subsidiarité est très à la mode dans les nouvelles méthodes de management mais il a été introduit pour la première fois par le pape Pie XI en 1931 dans son encyclique Quadragesimo anno.

 

 

« De même qu’on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s’acquitter de leur propre initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que troubler de manière très dommageable l’ordre social, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes. » (§ 86, Quadragesimo Anno)

Vous savez que notre objectif, aux Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, est d’unifier notre vie, c’est à dire de mettre nos actes en cohérence avec nos convictions. Je ne vais donc pas faire un exposé sur la subsidiarité mais vais vous raconter comment elle peut vivre dans l’entreprise.

C’est l’exemple d’Hugues Frachon, dirigeant de La Boîte noire, une PME de quinze personnes qui fabrique, vend et loue du matériel textile pour le monde du spectacle. C’est une entreprise qui fonctionne bien. Mais à un moment, Hugues se pose la question de l’avenir de l’entreprise car il a une baisse de dynamisme personnel, qu’il ressent comme un indicateur autant qu’un avertisseur.

Après un temps de discernement, il décide d’entamer un « tour de France » d’un mois au service de l’entreprise, pour rencontrer ses fournisseurs, ses clients et même ses concurrents. Il part sans inquiétude aucune sur le fait que l’entreprise tournera sans lui. Hugues explique qu’il a la conviction profonde que ses salariés savent mieux que lui. Il fait confiance.

Pendant sa tournée, il rencontre une cinquantaine de personnes ; certaines d’entre elles sont interpellées par la possibilité qu’il a eue de s’absenter. Il renforce un partenariat avec un fournisseur-concurrent dont il voulait s’éloigner et il signe quelques affaires. Le fait de présenter ces rendez-vous comme des étapes d’un « tour de France » a été perçu positivement par les clients ; les relations ont été franches et directes. Conséquence pour l’entreprise, un chantier marketing a été ouvert parce que les clients ne connaissaient visiblement pas toute l’offre ; le dirigeant a vu qu’il y avait du chiffre à aller chercher…

Vivre la confiance du patron a été une belle expérience

Pour les salariés, vivre la confiance du patron a été une belle expérience. Les deux cadres auxquels il a partiellement délégué ont été à l’aise dans l’exécution de leurs tâches.

Quant au dirigeant, il revient hyper-motivé et confiant, conforté dans un rôle qui est de rechercher de nouveaux développements et pas de faire de l’intendance. Cela lui a redonné du souffle et a prouvé en interne qu’il avait eu raison de passer ce temps sur le terrain. Il a d’ailleurs décidé de poursuivre et va maintenant s’établir trois jours par mois dans une autre ville de France pour faire de la prospection, en se laissant guider essentiellement par les rencontres.

Finalement, la subsidiarité ça rend heureux, ça épanouit les salariés et le dirigeant. Et c’est bon pour l’entreprise qui a tout à y gagner. Il faut sans doute considérer que c’est un chemin à mener et que rien n’est abouti.

Sophie Soury, présidente des EDC région Rhône-Alpes

 




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