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Après, c’est maintenant ! – Témoignage d’une vie d’équipe confinée dans les Vosges

Publié le 23/04/2020

Après, c’est maintenant !

En période de confinement, les réunion d’équipe continuent, elles sont plus que jamais un solide rocher, un lieu où la parole est libre, personnelle, un lieu où la fraternité et la solidarité se vivent pleinement. 

Découvrez le témoignage de Jean Mangel et de son équipe EDC Vosges. Ils se sont retrouvés le 20 avril dernier, comme tous, autour d’une visio-conférence. Ils nous partagent leurs réflexions, leurs expériences, leurs espérances. 


En cette période de pandémie Covid, les entreprises sont confrontées à une situation difficile, mais aussi à de belles évolutions. Nos échanges ont montré que la lumière se révèle particulièrement au milieu des ténèbres. Les changements ne sont pas à conceptualiser dans la confrontation et à mettre en œuvre après le confinement, mais ils sont à accueillir dès maintenant.

Après avoir prié l’évangile du jour (la visite de Nicodème à Jésus) nous avons bien eu le sentiment que cette situation de confinement nous donnait plus que jamais l’occasion de renaître d’en haut et de sentir l’Esprit souffler là où il veut…

Quand la subsidiarité devient naturelle : Fabien et Sophie nous ont expliqué chacun dans leur entreprise, en activité, comment les relations interpersonnelles évoluaient malgré/grâce au covid. Avec ces conditions inédites, des changements de comportements, des solidarités nouvelles ont vu le jour. Elles auraient été inespérées il y a encore quelques semaines, mais devant la difficulté, chacun a ressenti la nécessité de relever les manches, de trouver des solutions.  Il n’y a plus de chef, de cadres et d’ouvriers, mais des situations pour lesquelles il faut trouver des solutions alors que les effectifs sont réduits. Les personnes se révèlent, prennent des initiatives. Certaines à « tendances râleuses » par le passé, s’épanouissent dans la résolution de problèmes inédits. Les verrous procéduriers internes sautent. Comme si le confinement libérait les énergies verrouillées à double tour.

Le Bien commun s’impose de lui-même. Les difficultés économiques de l’entreprise liées au manque d’activité rejoignent les craintes individuelles de perdre un emploi. Le confinement, plus ou moins bien supporté, a mis en exergue le besoin (existentiel) de chacun de se rendre utile et de se retrouver autour d’un objectif commun : Faire fonctionner l’entreprise. Pour Michel, il y a une prise de conscience collective. D’un côté, la dimension humaine de cette communauté sort positivement grandie alors que de l’autre, la situation économique est très incertaine. Comme si la sidération de la situation permettait de remettre tout à plat, de mettre tout le monde d’accord et de passer outre les oppositions stériles du passé. Les relations humaines semblent se libérer. Elles sont plus simples. On n’ergote plus pour un oui ou pour un non. Pour Fabien, les syndicats sont de véritables relais pour faire avancer les sujets. On met en œuvre ce qui est nécessaire pour que le travail soit fait (toujours en respectant les gestes barrières bien sûr).

La solidarité n’est pas en reste :

Tout le monde n’est pas à l’usine. Mais il n’y a pas de jugement. On sent une bienveillance accrue. Chacun fait de son mieux. Il faut garder les enfants. Il y a les situations à risque. Il y a le télétravail. Il y a aussi ceux qui ont peur, on comprend, et on n’oublie personne. On fait un journal hebdomadaire pour donner des nouvelles des uns et des autres, confinés et au travail, de sorte qu’en sortie de confinement tout le monde soit sur la même longueur d’onde. Pour Sophie, les visioconférences permettent finalement d’avoir tout le monde alors qu’en présentiel, c’était pratiquement impossible. Il y a de nouvelles solidarités aussi avec les parents d’élèves. Comme si la mise à distance avait permis de se rapprocher. Pour Fabien c’est fort ce qui se passe et se pose la question de la suite : comment garder cet état d’esprit. Déjà, en faisant une fête, une kermesse, avec tout le monde pour célébrer cette force collective intérieure qui a permis de faire face. Célébrer pour ne pas oublier et pour montrer ce qui nous fait vivre. Pour Denis, c’est aussi par la confiance. Garder la confiance envers les collaborateurs, garder la confiance les uns envers les autres pour que chacun trouve sa place dans le déploiement de la subsidiarité au-delà du confinement. Garder la confiance qui permet aux uns et aux autres de se réaliser.

Morceaux choisis de partages d’équipe EDC en période de confinement. Les drames personnels et les difficultés des entreprises sont bien là, les entreprises de notre équipe n’en sont pas à l’abri et ce compte rendu ne prétend pas rendre compte d’une situation générale actuelle, mais de situations particulières pour lesquelles nous pouvons aussi rendre grâce pour l’accueil de l’inattendu. Le changement tant demandé pour après se donne lui-même dès maintenant. Comment pouvons-nous le laisser émerger ? »

Témoignage d’équipe partagé par Jean Mangel