Un sauvetage comme une résurrection, un exemple de subsidiarité
Publié le 20/12/2019Un sauvetage comme une résurrection, par Etienne Leroi.
Pour remettre l’entreprise sur de bonnes bases, Étienne Leroi regroupe l’ensemble des activités sur un site unique et fait appel à un consultant qui va interroger les salariés sur leur ressenti, leurs espoirs, leurs craintes, leurs rancœurs, le tout dans le respect de l’anonymat.
« Il fallait recréer un environnement sain pour retrouver la confiance collective, explique-t-il. Pour cela, je me suis beaucoup appuyé sur la Pensée sociale chrétienne et sur les cahiers des EDC. » La première étape consiste à redéfinir les processus qualité sécurité et environnement (QSE), permettant ainsi de clarifier l’organisation, de rendre à chaque collaborateur une mission précise et donc son utilité et sa dignité.
NSC reprend de la vigueur mais se retrouve une nouvelle fois menacée lors de la crise des subprimes en 2008. Les banques du monde entier sont touchées et refusent les prêts aux clients de l’entreprise, qui ne reçoit plus aucune commande pendant plusieurs mois. Étienne Leroi trouve finalement une solution au sein de son équipe EDC de Mulhouse, avec le prêt de personnel à d’autres industriels (sans coût pour l’entreprise mais sans but lucratif ), alternative à un nouveau plan de licenciement. L’ensemble des salariés accepte la solution, une solidarité collective permettant ainsi de sauver une nouvelle fois l’entreprise. En 2011, avec le retour des commandes, les 200 collaborateurs réintègrent Schlumberger, riches de savoirs et d’expériences nouvelles.
Appliquer la subsidiarité
« La confiance s’est construite entre les salariés et la direction grâce à cette épreuve que nous avons surmontée ensemble. Nous avons gardé cet acquis et quand, en 2015, le livret des EDC sur la subsidiarité est sorti, je me suis dit que Schlumberger était mûre pour ce chantier ! » Pendant huit mois, 30 groupes de travail – baptisés « s’améliorer ensemble » – composés du personnel, tous services confondus et décloisonnés, sont invités à améliorer les processus internes. « La meilleure organisation vient de ceux qui font le travail. Nous avons rendu aux salariés de l’autonomie et de la responsabilité, les chefs étant là pour les aider dans leurs prises d’initiatives. » Une méthode efficace économiquement et socialement, insufflée par les EDC. « Ce qui est enthousiasmant, c’est que ce n’est jamais fini ! Les limites de l’autonomie et de la responsabilité peuvent être repoussées pour le bien commun, avec exigence et bienveillance. »
Gautier Demouveaux
Extrait de la revue Dirigeants Chrétiens n°96.