L’équipe du Havre a choisi de se pencher sur le thème « Entreprendre et innover » proposé dans la quatrième édition de « Parcours ». De leurs échanges, l’équipe tire des points d’appui.
L’entreprise s’exerce dans un environnement sans cesse évolutif. Entreprendre, c’est s’adapter et innover. Dans entreprendre, il y a donc innover. Innover, c’est avoir la volonté de faire quelque chose de nouveau et de commencer à le mettre à exécution. Dans innover, il y a donc entreprendre.
L’innovation est un processus long qui nécessite une projection dans le temps. Innover, c’est croire en l’avenir. Innover est une preuve de confiance dans le lendemain.
L’innovation fait appel au cœur de l’homme : générosité, courage, prise de risque. L’innovation fait aussi appel à l’intelligence de l’homme : créativité, imagination, conception, etc. Il faut donc cultiver le goût de l’innovation, car l’homme a le devoir d’exercer son intelligence et ses talents (parabole des talents) d’une part, et avoir du cœur à l’ouvrage d’autre part.
L’innovation est un devoir qui est rappelé par la doctrine sociale de l’Église : Dieu nous a confié sa Création. Nous en sommes les gérants et devons la poursuivre en faisant appel à notre intelligence et à notre cœur. En cela, nous sommes cocréateurs.
L’innovation doit bien-sûr être orientée vers la recherche du bien commun et préserver la dignité de l’homme. Néanmoins, certaines innovations bienveillantes peuvent créer des désordres : si, par exemple, Internet est un formidable progrès, son usage excessif ou dévié peut poser des problèmes de société. Sous cet angle, certains diront qu’il ne faut plus innover. Pourtant, l’innovation est le propre de l’homme : interdire l’innovation, c’est empêcher l’homme de créer, d’imaginer, de prendre des initiatives ; c’est entrer dans un monde privé de liberté. Interdire l’innovation sous prétexte qu’elle risque d’être utilisée négativement, c’est considérer l’homme comme un être irresponsable. C’est renoncer au principe de subsidiarité et avoir perdu toute confiance en l’homme. L’innovation est donc incontournable.
L’innovation fait appel à des dispositions individuelles. L’innovation nécessite de la curiosité pour sortir de son environnement, de l’écoute et de l’humilité pour sortir de ses certitudes, de l’audace, voire un peu d’inconscience.
Mais le bon manager doit aussi mettre en œuvre des dispositions collectives pour susciter l’innovation. On distinguera deux approches : une approche méthodologique, dans laquelle l’innovation est un processus décidé par l’entreprise, et une autre approche, libre, dans laquelle l’innovation un fruit d’initiatives individuelles et spontanées – « l’innovation est une désobéissance bien réussie. »
Dans cette dernière approche, l’entreprise doit créer les conditions pour que chaque collaborateur prenne lui même des initiatives d’innovation. Le dirigeant devra alors accepter de ne pas tout contrôler et d’accorder un droit à l’erreur.
L’innovation est de surcroît un bon outil de management. L’innovation développe les talents de ses collaborateurs, les fidélise, donne du sens au travail (intelligence, cœur) ainsi qu’une vision.
Régis Béjanin,
président de l’équipe EDC Le Havre-Escale
Pour aller plus loin
L’équipe du Havre propose trois thèmes de questions qui peuvent nourrir les échanges en équipe.
Pourquoi est-ce que j’innove ?
Quel est mon comportement face à l’innovation ?
Est-ce que je permets à mes collaborateurs d’innover ?