Tous invités à s’engager
Après un temps d’accueil et de prière, Philippe Royer, président du mouvement, a rappelé que les EDC avaient un rôle primordial à jouer pour être acteur du bien commun en s’appuyant sur la pensée sociale chrétienne (PSC). Dans une période de mutations, avec des changements numériques, environnementaux et sociétaux, « la PSC est un véritable trésor et peut servir de point de repère face à tous ces bouleversements. Le monde de demain sera celui qu’on en fera et les membres des EDC doivent être acteurs et transformer ces menaces en opportunités ». Philippe Royer
a rappelé que, face à l’intérêt général, trop souvent mis en avant dans notre société, c’est le bien commun, intégrant les plus fragiles et la protection de l’environnement, qu’il s’agit de rechercher. Pour cela, le président des EDC invite tous les membres à rayonner au-delà de leur équipe afin d’essaimer dans la société, en apportant leur témoignage, mais aussi à poser des actes en s’engageant. C’est ce que propose le réseau Agir avec les EDC qui a recensé plus de 300 projets dans le mouvement. Il invite les équipes à rencontrer des jeunes ou des personnes en situation de fragilité et de les soutenir afin de favoriser leur accès à la vie active.
Accueillir les jeunes
Philippe Royer a également rappelé l’importance de la présence de jeunes dirigeants et entrepreneurs chrétiens au sein du mouvement: « Il faut savoir sortir de sa zone de confort qu’est l’équipe et ne pas hésiter à inviter de nouveaux membres, quitte à créer une nouvelle équipe. » Plus largement, les participants à l’université d’automne ont pu réfléchir aux moyens d’inviter ces derniers à rejoindre leur rang. Des idées comme la mise en place d’un mentorat, l’organisation d’afterworks JEDC et de rapprochement avec les groupes de jeunes pro dans les paroisses ont été évoquées. Quelle place pour les femmes ? Plus d’une trentaine de femmes avaient répondu présent à l’invitation du mouvement. Un échange très riche a pu avoir lieu entre elles lors d’un atelier où était posée la question des femmes dans le mouvement et dans l’entreprise.
Renforcer l’oecuménisme dans les équipes
Le père Vincent Cabanac, conseiller spirituel national, a invité les membres à relire le cahier des EDC sur l’oecuménisme, un outil sur lequel les membres peuvent s’appuyer pour mieux
comprendre la variété spirituelle des membres qui fait partie de l’essence même du mouvement. « Toutes les équipes ne vivent pas forcément cette expérience de l’oecuménisme, ce partage faisant partie de notre identité. Ce cahier permet à chacun de s’interroger, de façon oecuménique, sur les questions qui se posent dans notre société. » Il a invité les équipes à ne pas hésiter à accueillir en leur sein des entrepreneurs et dirigeants chrétiens de toutes confessions chrétiennes, afin de développer cette fraternité et partager des prières communes, source de fraternité et de découverte. Une fraternité dont a témoigné Catherine Lefèbvre : « Je fais partie de l’équipe Angers 4 Jean-Bodin, où se mélangent des membres catholiques et protestants. Cela m’a permis de découvrir la pensée de Luther, d’étudier plus en profondeur les textes mais aussi de participer à un culte, une première pour moi… » Les EDC ont un rôle à jouer, à travers le partage de la pensée sociale chrétienne, dans ce travail oecuménique entre chaque communauté, permettant à tous de prendre conscience de l’appartenance à une même communauté chrétienne.
La crise de la joie
Pierre Giorgini, président-recteur de la Faculté catholique de Lille et grand témoin de cette université d’automne, est venu présenter son dernier ouvrage, La Crise de la joie : et si on écoutait le vivant. Interrogé par Sophie Soury, vice-présidente des EDC, il a partagé son regard sur l’innovation et sur les évolutions qu’elle suscite dans nos entreprises et plus largement dans notre société. Partant d’une analyse de la crise globale, « face à ces vertiges catastrophiques, où l’on voit tous nos points de repère se déconstruire peu à peu, les aspirations primordiales de l’homme doivent être portées vers le juste, le beau, le bien et le bon, a expliqué cet ingénieur de formation. Pour cela, les entrepreneurs doivent s’inspirer de la nature et des coopérations entre les espèces. L’entreprise doit également se penser comme un tiers lieu de la réinvention du monde, sans déconnecter l’innovation des enjeux moraux. Elle doit se saisir de cette question et remettre l’éthique au centre de l’économie, d’autant plus qu’elle peut être un facteur d’innovation et de développement… » Autant de réflexions qui ont nourri cette journée de formation et de prière.
Gautier Demouveaux