Conférence commune musulmans – chrétiens sur le thème « La foi à l’épreuve de l’entreprise »
Cet événement est passé
le 21 septembre 2017 , 16 Place Jean Macé LyonLa première rencontre publique entre le collectif des Entrepreneurs et Dirigeants Musulmans et les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens s’est tenue le 21 septembre 2017 avec la présence exceptionnelle de l’Imam Gaci et du cardinal Barbarin.

Table ronde à la mairie du 7e à Lyon
L’idée de cette soirée :
Ce n’était pas une conférence au cours de laquelle était dispensé un enseignement ni débattu le sujet entre les représentants des institutions religieuses, mais plutôt une présentation du thème, un témoignage de ce thème par chacun des deux représentants de nos religions : « Comment construire sa spiritualité dans le travail et l’action, en tant que responsable ? Ou comment la foi peut-elle résonner dans le contexte de l’entreprise ?

De gauche à droite :Xavier du Crest, l’Imam Azzedine GACI, le cardinal Philippe Barbarin et Abdénour Aïnseba
Puis, par groupe de 10 personnes, les participants à la soirée ont travaillé sur le thème. Ont ensuite été récoltés les contenus des échanges et ensuite regroupés dans un document de synthèse.
La soirée a été conclue par les deux représentants de nos religions.
Témoignage de Xavier du Crest,Directeur France deHandicap International et président régional des EDC en Auvergne-Rhône-Alpes
Ils sont chrétiens, ils sont musulmans, ensemble, des entrepreneurs et des dirigeants s’inspirant de leur foi éclairée des écritures, tentent de contribuer à un monde meilleur par l’exercice de leur mission économique, promoteur d’un monde où chacune et chacun a sa place, sur des territoires accueillants et inclusifs. Ils n’ont pas l’exclusivité de la spiritualité, ni de l’humanisme, ils veulent juste montrer qu’ils sont aussi des acteurs, sans volonté de prosélytisme, mais avec l’ambition de diffuser leur foi et ses valeurs dans la société, via l’expression de leur profession, de leur management et de leur vision de la société.
Notre responsabilité d’entrepreneur et de dirigeant s’étend bien au-delà du périmètre de nos entreprises ou de nos familles. Cette responsabilité est avant tout envers Dieu, donc envers l’Humanité, incluant les structures sociales et politiques composantes de notre humanité, de son devenir et de sa gouvernance.
Notre foi peut et doit se construire et s’exprimer pleinement dans le travail et dans l’action. Nous sommes tous les héritiers des Actes des Apôtres.
Pour les chrétiens,
- C’est la parabole des talents mise en application, comme autant d’actes posés pour élever tout collaborateur vers ce qu’il a de meilleur.
- C’est la conception du management où chaque collaborateur est considéré comme une création de Dieu.
- C’est aussi la volonté de voir se développer le monde au sein de l’écologie intégrale, pour un progrès économique et humain digne, équitable et attentif à la vulnérabilité et à la fragilité.
- C’est enfin la promesse de la création de richesse produite par le travail et justement répartie dans le monde, sans distinction d’origine, de statut ou de genre.
Témoignage d’Abdénour Aïnseba, dirigeant d’IT Partner et membre du CESER
L’entreprise est avant tout faite de complexité, tel le monde qui nous entoure. Elle intègre nombre de parties prenantes et nous avons la charge, en tant que dirigeant, de prendre soin de leurs justes équilibres, de faire preuve d’une écologie juste et miséricordieuse. Nous portons une responsabilité liée à la subsidiarité qui nous est donnée, bien sûr par l’état mais également par Dieu pour contribuer à la création de valeurs afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre.
Nous sommes certes capitalistes, mais un capitalisme éclairé par un humanisme qui puise ses sources dans nos écritures. Quand nous prenons soin de l’autre nous prenons soin de nous-mêmes, n’est-ce pas là une preuve d’Amour ?
Nous partageons avec chaque collaborateur un dessein commun. Compter sur l’entièreté de l’humanité de l’autre c’est se donner la possibilité de faire évoluer nos organisations en intégrant le mieux vivre et le faire société ensemble. C’et simplifier l’équation complexe. Accepter l’erreur c’est donner l’opportunité de grandir et d’accepter l’autre dans son imperfection et nous renvoie à notre propre condition face au Créateur. L’entreprise est et doit rester un lieu premier d’intégration social et culturel.

Assises régionales à Arcachon les 31 mars et 1er avril.

Le génie créateur dans l’entreprise, à quelle place et à quel prix ?