Retour sur les Entretiens de Valpré : Le courage, ça s’attrape ? 19 novembre 2021
Cet événement est passé
19 et 20 novembre 2021 , 1 chemin de chalin ecullyMATINALE DES EDC Auvergne-Rhône-Alpes
Vendredi 19 Novembre 2021
Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC)
co-organisée avec les ENTRETIENS DE VALPRÉ
« Le courage en entreprise face à l’urgence climatique »
Élisabeth AYRAULT, exPDG de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR)
Animation : Armelle DEBUCHY (membre des EDC) et Benoit FROMENT (UCLy & membre des EDC)
Au lendemain de la COP26, l’occasion était belle de recevoir Elisabeth Ayrault, une femme engagée sur les thématiques environnementales, pour cette première matinale de l’année. C’est en effet à l’occasion de la 19èmeédition des Entretiens de Valpré que les EDC AuRA accueillait l’ancienne Présidente de la Compagnie Nationale du Rhône. Une personnalité particulièrement investie sur les questions d’écologie et de développement durable, qui nous a partagé avec conviction sa vision autour de la thématique du « courage en entreprise face au changement climatique ».
La Compagnie Nationale du Rhône est aux premières loges pour observer les effets du changement climatique ; avec une prévision de baisse de 40% du débit du fleuve d’ici 2050, faudra-t-il choisir entre refroidir les centrales nucléaires, irriguer les cultures de la vallée du Rhône, produire de l’électricité ou assurer le transport fluvial ? « On doit déjà commencer à faire des choix, nous rappelle Elisabeth Ayrault, car on est déjà au pied du mur ». Un constat alarmant qui place le dirigeant comme principal acteur de la responsabilité environnementale des entreprises. « Il ne s’agit pas d’embaucher un responsable RSE à qui l’on délègue ces questions-là. C’est le patron lui-même qui doit avoir cette conscience écologique pour entrainer toutes les parties prenantes de son entreprise ; les collaborateurs, les actionnaires, les fournisseurs et les clients. Et du courage il en faut. Car on ne peut pas opposer profit et écologie, on ne peut pas imposer mais convaincre. Les armes du dirigeant sont la concertation, la négociation, la persuasion. »
Notre invitée reste néanmoins confiante. La CNR a fait de grands progrès car son activité économique est impactée fortement par les changements, mais Elisabeth Ayrault sent une réelle prise ce conscience chez la grande majorité de chefs d’entreprises, qui ont désormais engagé de véritables processus de transformation de fond de leur entreprise pour anticiper un avenir sans doute plus complexe. Du courage, il en faut, de l’espérance aussi.
Benoit Froment, animateur et membre des EDC AuRA
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Le courage, ça s’attrape ?
QU’EST-CE QUE LE COURAGE ? ET POURQUOI ÊTRE COURAGEUX ?
Pour les philosophes antiques, le courage est une vertu (aretê), c’est-à-dire une qualité, une disposition intérieure, ou encore une attitude que l’on adopte face au danger. Le courage (andreia) est une des quatre principales formes de la vertu, à côté de la sagesse (sophia) associée à la prudence (phronesis), de la justice (dikaiosunê) et de la tempérance (sophrosunê). Ce qui caractérise les courageux, ce ne sont pas les actes qu’ils posent, qui peuvent être très différents, d’une situation à l’autre, mais leur attitude face à la situation vécue, leur capacité à agir malgré le danger, malgré leur crainte, leur capacité à persévérer dans l’effort, malgré les circonstances, et leur capacité à rester calme malgré les difficultés liées à la situation.
Le courage est essentiel parce qu’il permet le passage à l’acte, et donc l’adéquation entre le dire et le faire ainsi que la persévérance dans l’effort.
QUELLES SONT LES FORMES DE COURAGE DANS L’ENTREPRISE ?
Si l’audace au service d’une grande cause (humanitaire, sportive, politique…) semble illustrer à merveille cette valeur cardinale, les exemples de courage en entreprise viennent moins spontanément.
Et pourtant, l’entreprise représente une terre de prédilection pour cette grande valeur. Du courage, il en faut pour décider, pour entreprendre, pour piloter le changement, guider ses équipes, assumer ses propres erreurs et accepter celles des autres. Et pour ne pas se décourager dans l’épreuve… ou baisser les bras devant toutes les petites lâchetés dont l’entreprise peut également être le théâtre.
« Le courage est la première des qualités humaines car c’est celle qui garantit toutes les autres », disait Churchill. Sans le courage pour soutenir la compétence, celle-ci restera peu de chose. Il s’agit donc bien d’un levier de performance individuelle et collective aussi bien qu’une vertu à encourager sans modération. Le courage d’oser – oser dire et faire, d’être soi en un mot : n’est-ce pas là le pilier d’un vrai et valeureux système de valeurs managériales ?
Il nous faut donc explorer les conditions, voies et moyens nécessaires pour développer cette vertu ô combien centrale dans les temps troublés que nous traversons… et indispensable pour dessiner un monde d’après avec lucidité.

Assises régionales à Arcachon les 31 mars et 1er avril.

Le génie créateur dans l’entreprise, à quelle place et à quel prix ?