Manager avec son âme, un ouvrage sur l’importance de la dimension spirituelle dans le développement du dirigeant
Publié le 10/04/2019Lundi 1er avril sur le campus de l’EDHEC Business School avait lieu une soirée-débat sur le thème « Manager avec son âme », le nouvel ouvrage de Fabienne Alamelou-Michaille aux éditions MAME. Fabienne est également membre des EDC à Marseille.
Une belle soirée à laquelle les EDC ont pris part à travers la présence de Sophie Soury, vice-présidente des EDC.
Une centaine de personnes étaient réunies pour écouter les témoignages inspirants de Xavier Fontanet, Bertrand Badré, Didier Schil ou encore Hubert de Boisredon.
C’est en développant sa dimension spirituelle que le dirigeant peut faire face aux défis nombreux qui s’imposent à lui: environnement complexe, nouvelles générations en quête de sens et d’autonomie, cycles d’innovation de plus en plus courts. Evitant l’écueil d’une vision contrôlante de la direction d’entreprise, Il devient ainsi plus flexible, créatif et soucieux de favoriser l’épanouissement de ses collaborateurs dont l’engagement assure la prospérité de cette entreprise.
Le livre « manager avec son âme » recueille les témoignages de dirigeants chrétiens mais aussi de musulmans, juifs et agnostiques, soulignant l’universalité de cette dimension spirituelle.
Cet ouvrage propose un parcours pratique du manager construit autour de trois mouvements : se recentrer dans l’intériorité, se décentrer dans la relation à l’autre et se surcentrer pour se situer dans un horizon plus large. 17 grands dirigeants prennent la parole : Augustin de Romanet, PDG d’aéroport de Paris, Jay Nirsimloo, président de KPMG, Bertrand Badré, ancien DG de la banque mondiale, Michel Bon ancien Pdt de Carrefour et France Telecom et les EDC sont à l’honneur avec le témoignage de deux de ses membres Eric Boël et Etienne Leroi qui s’attachent à mettre en pratique la pensée sociale chrétienne.
En 2005, Etienne Leroi prend la direction de N. Schlumberger, société qui fabrique des machines textiles. Il choisit de mettre en œuvre le principe de subsidiarité et formalise pour l’entreprise un plan de redressement. Pour appliquer le principe de subsidiarité, le dirigeant doit entrer dans une posture globale de bienveillance envers chacun, y compris envers ceux qui opposent une résistance, notamment les contrôleurs financiers. « J’ai demandé un délai de deux ans probatoires. Après, les résultats ont parlé d’eux-mêmes. le CA et les résultats opérationnels ont augmenté. Les salariés se sont déclarés plus heureux et plus épanouis qu’auparavant et l’expérience a fait grandir tout le monde. L’autonomie des personnes va de pair avec le fait que l’on n’instaure pas trop d’indicateurs ou d’éléments contrôlants qui découragent et déresponsabilisent. J’ai également introduit la notion de service : service du client qui se situe en aval dans la chaine de valeur (y compris en interne), service de toutes les parties prenantes. Ce sont les paroles de Jésus dans l’Evangile de Matthieu qui m’ont inspirées « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ». Les actes et les paroles de Jésus placent les autres en situation de responsabilité. Je comprends ce passage comme une interpellation du Christ: « Je vais construire sur toi ». Je ne fais jamais peser le poids de la culpabilité en cas d’erreur ou d’échec sur mes salariés et mon rôle de dirigeant consiste à donner l’élan du bâtisseur. »
Eric Boel est le dirigeant des tissages de Charlieu, une entreprise qu’il rachète en 97 et qui fabrique du tissage jacquard pour l’habillement féminin. Marqué par le concept de développement durable, d’entreprise libérée et de dignité de la personne, il a entrepris un processus de transformation profonde de son entreprise vers plus de responsabilité pour chacun. « Nous avons commencé par écrire tous ensemble notre vision de l’entreprise en dégageant les valeurs qui nous portent. L’étape suivante a consisté à ancrer dans la réalité et le quotidien de l’entreprise cette vision et ces valeurs. J’ai voulu que dans mon entreprise la dignité de la personne se reflète à travers les principes suivants :
-Que chacun soit autonome et responsable et que chaque collaborateur se sente utile et reconnu et perçoive le sens de ce qu’il fait dans une mission, une vision, avec une finalité noble.
Voilà les ingrédients nécessaires pour que les personnes puissent grandir dans leur plénitude d’être humain. J’ai mis en place des formations pour tous les salariés, cadres et non cadres afin d’apprendre à mieux communiquer, soigner les relations et entrer dans une posture qui permet la co-construction. Je vous livre mon idéal : que les tissages de Charlieu soient l’entreprise où les salariés aient réalisé 100% de leur plénitude d’être humain : corps, âme, esprit ».
Le livre permet à chacun de s’interroger sur sa propre pratique du management au service du bien commun et de la dignité de tout l’homme et de tout homme.