Eclairage de fond

Encyclique Laudato Si

Publié le 05/04/2017

Laudato Si’ est une encyclique du pape François, publiée en 2013 qui aborde les questions de « l’écologie sous l’angle chrétien. Elle propose une conversion à l’écologie intégrale qui permette à l’homme de surmonter les dégâts qu’il provoque actuellement vis-à-vis de la création qui lui est donnée par Dieu, dans ses relations avec les autres hommes et avec tout ce qui l’entoure, l’environnement au sens large.

Publiée à la veille de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York devant fixer les Objectifs de Développement Durable en octobre 2015 et de la COP 21 à Paris sur le climat en décembre 2015, cette encyclique a été particulièrement bien accueillie par tous les publics.Les encycliques papales sont les documents principaux de la Doctrine sociale de l’Église.

Itinéraire en équipe Laudato Si’ proposé aux membres EDC

Dans l’encyclique Laudato si, à partir d’une réflexion sur l’écologie et les problèmes environnementaux de la planète, le pape François nous invite à élargir notre regard sur le monde qui nous entoure, à com- prendre la dimension fondamentale (anthropologique) de ce sujet et à mieux percevoir les conséquences pratiques de notre comportement.

Dans l’encyclique Laudato si, à partir d’une réflexion sur l’écologie et les problèmes environnementaux de la planète, le Pape François nous invite à élargir notre regard sur le monde qui nous entoure, à comprendre la dimension fondamentale (anthropologique) de ce sujet et à mieux percevoir les conséquences pratiques de notre comportement.

Pour faciliter la lecture et la mise en œuvre concrète de l’encyclique, un itinéraire à destination des équipes propose de dé- composer en trois mouvements essentiels la réflexion fondamentale et les illustrations pratiques mises en avant par le Pape François. Chaque mouvement ainsi résumé est assorti de questions. Enfin, cet itinéraire signale en parallèle les différentes parties du cahier des EDC sur La RSE – Un regard de dirigeants chrétiens sur la mise en œuvre du développement durable.

  • Séance 1. Purifier nos relations avec ce qui nous entoure : l’« écologie intégrale »
  • Séance 2. Relever le défi technique, économique et politique : « redéfinir le progrès »
  • Séance 3. Relever le défi éthique, culturel, éducatif et spirituel : définir un nouveau paradigme concernant l’être humain, la vie, la société et la relation avec la nature.

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Laudato Si’ : Quelques extraits choisis concernant le bien commun

  • § 114 : « … Personne ne prétend vouloir retourner à l’époque des cavernes, cependant il est indispensable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les avancées positives et durables, et en même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane. »

 

  • § 129-131-135 :
    « Pour qu’il continue d’être possible de donner du travail, il est impérieux de promouvoir une économie qui favorise la diversité productive et la créativité entrepreneuriale. Par exemple, il y a une grande variété de systèmes alimentaires ruraux de petites dimensions qui continuent à alimenter la plus grande partie de la population mondiale, en utilisant une faible proportion du territoire et de l’eau, et en produisant peu de déchets… Pour qu’il y ait une liberté économique dont tous puissent effectivement bénéficier, il peut parfois être nécessaire de mettre des limites à ceux qui ont plus de moyens et de pouvoir financier. Une liberté économique seulement déclamée, mais où les conditions réelles empêchent beaucoup de pouvoir y accéder concrètement, et où l’accès au travail se détériore, devient un discours contradictoire qui déshonore la politique. L’activité d’entreprise, qui est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous, peut être une manière très féconde de promouvoir la région où elle installe ses projets ; surtout si on comprend que la création de postes de travail est une partie incontournable de son service du bien commun. »« … Il n’est pas possible de freiner la créativité humaine. Si on ne peut interdire à un artiste de déployer sa capacité créatrice, on ne peut pas non plus inhiber ceux qui ont des dons spéciaux pour le développement scientifique et technologique, dont les capacités ont été données par Dieu pour le service des autres. En même temps, on ne peut pas cesser de repréciser les objectifs, les effets, le contexte et les limites éthiques de cette activité humaine qui est une forme de pouvoir comportant de hauts risques. »
    « Sans doute, une attention constante, qui porte à considérer tous les aspects éthiques concernés, est nécessaire. Pour cela, il faut garantir une discussion scientifique et sociale qui soit responsable et large, capable de prendre en compte toute l’information disponible et d’appeler les choses par leur nom… »
  • § 185-187 :
    « Dans toute discussion autour d’une initiative, une série de questions devrait se poser en vue de discerner si elle offrira ou non un véritable développement intégral : Pour quoi ? Par quoi ? Où ? Quand ? De quelle manière ? Pour qui ? Quels sont les risques ? À quel coût ? Qui paiera les coûts et comment le fera-t-il ?… »« Cela n’entraîne pas qu’il faille s’opposer à toute innovation technologique qui permette d’améliorer la qualité de vie d’une population. Mais, dans tous les cas, il doit toujours être bien établi que la rentabilité ne peut pas être l’unique élément à prendre en compte… »
  • § 189-190 :
    « La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie. Aujourd’hui, en pensant au bien commun, nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine. Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir… En définitive, n’est pas affrontée avec énergie la question de l’économie réelle, qui permet par exemple que la production se diversifie et s’améliore, que les entreprises fonctionnent bien, que les petites et moyennes entreprises se développent et créent des emplois. »
  • § 191-192-193-194 :
    « Quand on pose ces questions, certains réagissent en accusant les autres de prétendre arrêter irrationnellement le progrès et le développement humain. Mais nous devons nous convaincre que ralentir un rythme déterminé de production et de consommation peut donner lieu à d’autres formes de progrès et de développement. Les efforts pour une exploitation durable des ressources naturelles ne sont pas une dépense inutile, mais un investissement qui pourra générer d’autres bénéfices économiques à moyen terme. Si nous ne souffrons pas d’étroitesse de vue, nous pouvons découvrir que la diversification d’une production plus innovante, et ce avec un moindre impact sur l’environnement, peut être très rentable. Il s’agit d’ouvrir le chemin à différentes opportunités qui n’impliquent pas d’arrêter la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais d’orienter cette énergie vers des voies nouvelles. »« Par exemple, un chemin de développement productif plus créatif et mieux orienté pourrait corriger le fait qu’il y a un investissement technologique excessif pour la consommation et faible pour résoudre les problèmes en suspens de l’humanité ; il pourrait générer des formes intelligentes et rentables de réutilisation, d’utilisation multifonctionnelle et de recyclage ; il pourrait encore améliorer l’efficacité énergétique des villes. La diversification de la production ouvre d’immenses possibilités à l’intelligence humaine pour créer et innover, en même temps qu’elle protège l’environnement et crée plus d’emplois. Ce serait une créativité capable de faire fleurir de nouveau la noblesse de l’être humain, parce qu’il est plus digne d’utiliser l’intelligence, avec audace et responsabilité, pour trouver des formes de développement durable et équitable, dans le cadre d’une conception plus large de ce qu’est la qualité de vie. Inversement, il est moins digne, il est superficiel et moins créatif de continuer à créer des formes de pillage de la nature seulement pour offrir de nouvelles possibilités de consommation et de gain immédiat. »« De toute manière, si dans certains cas le développement durable entraînera de nouvelles formes de croissance, dans d’autres cas, face à l’accroissement vorace et irresponsable produit durant de nombreuses décennies, il faudra penser aussi à marquer une pause en mettant certaines limites raisonnables, voire à retourner en arrière avant qu’il ne soit trop tard. Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties… »« Pour que surgissent de nouveaux modèles de progrès nous devons « convertir le modèle de développement global », ce qui implique de réfléchir de manière responsable « sur le sens de l’économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres ». Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. Un développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être considéré comme un progrès… »