Dignité : toute personne est unique et également respectable
« L’homme a été créé « à l’image de Dieu », capable de connaître et d’aimer son Créateur »1 Il est « la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle- même »2 L’homme est « capable de Dieu »3
En effet, « La vie que Dieu donne à l’homme est différente et distincte de celle de toute autre créature vivante, car, tout en étant apparenté à la poussière de la terre4, l’homme est dans le monde une manifestation de Dieu, un signe de sa présence, une trace de sa gloire5. C’est ce qu’a voulu souligner également saint Irénée de Lyon avec sa célèbre apostrophe : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». À l’homme est conférée une très haute dignité, dont les racines plongent dans le lien intime qui l’unit à son Créateur : en l’homme resplendit un reflet de la réalité même de Dieu ».6
L’homme est aussi sujet de misère
Mais, dès les premières pages de la Bible, l’humain est aussi sujet de misère. La dignité offerte par la grâce de Dieu et l’indignité par manquement humain sont présentes dans les récits fondateurs, dans l’histoire d’Israël comme dans les Psaumes et les livres de sagesse. Même si l’humain a été « fait de peu inférieur à un dieu » (Ps 8,6), il reste fondamentalement dépendant de Dieu, faible et peu able. Non seulement sa vie, mais aussi sa connaissance sont limitées.
La misère de l’homme conduit Dieu au don de la Loi, qui, tout en visant à rétablir continuellement la dignité humaine, contribue encore à son humiliation. Dans cette tension constitutive, la Bible donne une image positive de l’humain, qui trouve une dignité toujours nouvelle dans la disponibilité de l’homme à se laisser relever, transformer et convertir dans toutes ses dimensions.
Chaque personne est appelée à vivre sa particularité avec ses propres capacités
Chaque personne existe avant tout comme « centre de conscience et de liberté, dont l’histoire (est) unique et non comparable à aucune autre. »7 Elle est une créature nouvelle appelée à vivre sa particularité en ce monde avec les capacités qui sont les siennes et celles de personne d’autre. Parce que la vie d’une personne n’est jamais la répétition d’une autre vie, il n’est pas possible de « l’enfermer dans des schémas de pensée ou dans des systèmes de pouvoir, idéologiques ou non ».
« Ceci impose avant tout l’exigence non seulement du simple respect de la part de quiconque, et en particulier des institutions politiques et sociales et de leurs responsables à l’égard de chaque homme sur cette terre, mais bien plus, cela comporte que le premier engagement de chacun envers l’autre, et surtout de ces mêmes institutions, soit précisément la promotion du développement intégral de la personne ».8
Il n’est que d’observer des enfants, si jeunes soient-ils, pour se convaincre de l’unicité de chaque personne et de la nécessité de son respect absolu.
Dans l’entreprise, chaque collaborateur est de la même façon unique et également respectable. Sa participation, aussi petite soit-elle, manquerait à l’ensemble, s’il ne l’apportait pas.
Source : Cahier La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise
- Gaudium et Spes §12 ↵
- Gaudium et Spes §24 ↵
- Catéchisme de l’Église Catholique, titre du 1er chapitre, 1ère Section, 1ère partie ↵
- Cf. Gn 2, 7; 3, 19; Jb 34, 15; Ps 103/102, 14; 104/103, 29 ↵
- Cf. Gn 1, 26-27; Ps 8, 6 ↵
- Evangelium vitæ §34 ↵
- Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église §131 ↵
- Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église §131 ↵