Dignité : chaque personne est libre et capable d’atteindre la vérité
« La capacité d’accéder à la vérité et à la liberté sont des prérogatives de l’homme du fait qu’il est créé à l’image de son Créateur, le Dieu vrai et juste.1 Seul de toutes les créatures visibles, l’homme est “capable de connaître et d’aimer son Créateur” ».2
L’exercice de la liberté et la recherche de la vérité sont intimement liés. D’une part, la connaissance permet d’agir de façon ajustée aux circonstances et aux personnes. Sans une recherche de ce qui est vrai et juste, comment une personne peut-elle déterminer et faire ce qui est bon ? C’est pour cela qu’il existe pour tous « une obligation morale grave (…) de chercher la vérité et une fois qu’elle est connue d’y adhérer »3 et d’agir selon cette vérité. D’autre part, la liberté, constitutive de la dignité humaine « n’est pas une fin en soi : elle est le moyen, le chemin, pour atteindre le vrai bien, le bien objectif, de façon responsable »4
Dans la recherche de la vérité : un atout en la personne du Christ
Dans cette recherche, les chrétiens, ont un atout supplémentaire en la personne du Christ : n’est-il pas la lumière du monde ? C’est ce qu’il nous a dit lui-même : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » Notre compréhension du monde en tant que chrétiens nous offre ainsi un éclairage exceptionnel, qui ne simplifie nos décisions qu’en apparence, car l’exigence que cette vision nous apporte est grande : rien moins que la mission de construire le Royaume. Pour autant, cet exercice de recherche de la vérité est rendu délicat par l’existence de la blessure du péché.
Avec la rédemption du Christ, l’homme est rétabli dans sa dignité de libre fils de Dieu
Quand l’homme se découvre simultanément séparé de Dieu et justifié par ce même Dieu, réconcilié avec lui au moyen de la rédemption du Christ, il retrouve sa dignité originelle. Le terme rédemption, du verbe racheter, traduit une racine grecque qui signifie «délier, libérer». L’homme dans le péché est considéré comme esclave, à l’instar des Israélites jadis en Égypte ; en Christ, il est rétabli dans sa dignité de libre fils de Dieu. Le fait que nous soyons déclarés justes, rachetés, libérés, ne signifie pas que la réalité concrète de notre vie va changer du jour au lendemain. S’il en était ainsi, Dieu agirait sans nous et violerait notre liberté. Mais quels que soient les liens qui nous emprisonnent encore dans notre indignité quotidienne, nous sommes pardonnés, accueillis, considérés comme fils adoptifs de Dieu, redevenus « capables de Dieu ».
Source : Cahier La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise
- Cf. Dt 32, 4 ↵
- Evangelium vitæ §34 ↵
- Veritatis Splendor § 34. Également dans le Catéchisme de l’Église Catholique : « Dans l’exercice de la liberté, l’homme accomplit des actes moralement bons, constructifs de sa personne et de la société, quand il obéit à la vérité, c’est-à-dire quand il ne prétend pas être le créateur et le maître absolu de cette dernière, ainsi que des normes éthiques. » (§1749 – 1756) ↵
- Cf. Discours du pape Jean-Paul II aux évêques de l’est de la France en visite « ad limina apostolorum » du 1er avril 1982 ou encore le propos du Cardinal Newman : « La conscience a des droits parce qu’elle a des devoirs » (Cf. Veritatis Splendor §34) ↵