Une entreprise locale devenue universelle

Jésus a lancé une start-up pour laquelle bien peu auraient investi un euro et encore moins leur vie ! Quelle a été son intuition originale qui mêle le local à l’international ?

Jésus de Nazareth a vécu surtout en un lieu tout en parcourant largement la Galilée et la Judée. Sa méditation des Écritures et son expérience laborieuse ont façonné son enseignement. Puisant des images dans le monde du travail, lui, le fils du charpentier, en a composé des paraboles pleines de sens, fort bien accueillies par de nombreux disciples. Il courrait au succès. Mais au jour de sa mort violente, il était presque seul et son « entreprise » apparaissait comme un échec !

« Le Christ nous a enseigné
que l’amour surnaturel du prochain
c’est l’échange de compassion et de gratitude
qui se produit comme un éclair entre deux êtres
dont l’un est pourvu et l’autre privé de la personne humaine
(cf. Bon Samaritain) »
Simone Weil, Le Christ (Bayard)

Avec la résurrection, une impulsion nouvelle a été donnée aux apôtres désespérés. Un électrochoc amplifié par le don de l’Esprit Saint suffisamment puissant pour qu’il se propage depuis Jérusalem jusque dans le monde entier. Malgré les persécutions, son projet missionnaire s’est déployé au fil des siècles, sous toutes les latitudes. L’intuition a été accueillie dans presque toutes les cultures : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. »

Si l’Église n’est pas une entreprise, l’œuvre de Dieu accomplie par elle nous donne deux leçons importantes. Grâce à nos racines, nous sommes nourris par un terreau auquel nous abondons : une terre familiale, humaine et culturelle, irriguée par la foi chrétienne. En même temps, à l’égal des apôtres partis au-delà des frontières, notre croissance nous ouvre à l’universel. L’élan missionnaire nous pousse à partager largement notre foi au Christ qui nous veut enracinés en une terre et tendus vers le large (Duc in altum).

Vincent Cabanac, assomptionniste, conseiller spirituel national