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Le premier homme, un paysan responsable

18 juillet 2018 Repères chrétiens
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5 Il n’y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ;
6 mais un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol.
7 Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant.
8 Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé. (…)
15 Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder.

Gn 2,5-8.15 TOB

Dans le deuxième récit de la création, Dieu invite l’homme à travailler la terre et à garder le jardin d’Eden où il l’a placé1. Le texte précise : « il n’y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ». Cette double remarque – l’absence de pluie et l’absence de l’homme – met en exergue la responsabilité d’Adam : sans travail de la terre, il ne pousse rien. Le travail est indispensable, autant que la pluie. L’homme, à la différence de l’animal, est nécessaire pour faire produire au sol son fruit. C’est une dignité particulière2 exprimée par le verbe cultiver (abad), qui signifie travailler, mais aussi servir Dieu. Le travail, avant le péché, est donc aussi un hommage, un culte rendu à Dieu Créateur. L’homme honore le Créateur par son activité quotidienne.3

Garder le jardin exprime quelque chose de la dignité de l’homme

Dans le même sens, l’invitation à garder le jardin exprime aussi quelque chose de la responsabilité et de la dignité de l’homme : « Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder »4. Le verbe « garder » (šamar), ajoute quelque chose au fait de cultiver le jardin. Il suggère la mission du berger, du pasteur qui garde le troupeau. L’homme a mission de respecter, de veiller sur le jardin, comme plus tard Abraham devra veiller (šamar) sur la promesse5.

Le Créateur exprime un désir d’une alliance pacifique entre l’homme et la nature.

Le Créateur exprime ainsi un désir d’une alliance pacifique et féconde entre l’homme et la nature. Le Créateur ne contraint pas l’homme, mais il lui laisse la responsabilité de cet équilibre6. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique note que la domination de l’homme sur la terre ne doit être ni despotique, ni insensée (§ 2415). Les biens de la terre sont reçus de Dieu par l’homme comme des biens précieux qu’il n’a pas créés : « Je vous donne toute herbe portant semence » (Gn 1,29). « Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. »

L’alliance entre Dieu et les hommes est une sorte d’échange harmonieux entre l’homme qui travaille et garde le jardin, et le Seigneur qui donne les arbres en nourriture à l’homme ; l’homme met ses forces au service du jardin ; il le sert – littéralement, c’est le premier sens du verbe – ; en retour, le jardin offre ses arbres « séduisants à voir, et bons à manger »7.

Source : Cahier des EDC La dignité de l’homme au coeur de l’entreprise

 
  1. Gn 2, 5-6 
  2. On se reportera à L. Ramlot, Le travail selon la Bible, dans Bible et vie chrétienne 75, mai-juin 1967, p. 43-64. 
  3. Cf. W. Linnig, op. cit. ; Ramlot, p. 45-46. 
  4. Gn 2, 15 
  5. Gn 17, 9 : « Dieu dit à Abraham : « Toi, tu garderas mon alliance, et après toi, les générations qui descendront de toi. ». Dans l’ensemble du Pentateuque, le verbe šamar est fréquemment associé au thème de la fidélité, requise pour respecter l’alliance et suivre les commandements. 
  6. Le pape François nous a donné, dans son encyclique Laudato Si, une très belle méditation sur la création. Lire ou relire dans le chapitre 2, L’Evangile de la création, la deuxième partie : La sagesse des récits bibliques. 
  7. Gn 2,9 



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