Le billet du conseiller spirituel national : la foi réveille notre solidarité
Publié le 24/05/2018Au petit matin d’un dimanche hivernal, le pape François s’est rendu dans un quartier pauvre de la banlieue d’Asunción 1. Et dans la simplicité du lieu, devant ses hôtes, il a résumé avec grande limpidité comment notre foi chrétienne se révèle éloquemment : « La foi fait de nous des prochains (…) elle suscite notre engagement pour les autres, elle réveille notre solidarité : une vertu humaine et chrétienne (…) quand une foi n’est pas solidaire, ou bien elle est faible, ou bien elle est malade, ou bien elle est morte, ce n’est pas la foi de Jésus. » Pas de fioritures, mais voilà une expression radicale et décapante des exigences de l’Évangile pour mettre au coeur de notre existence le sens profond de notre amour pour le prochain. Il n’est pas besoin d’être chrétien pour se montrer attentif aux pauvres, vouloir veiller sur les plus faibles, partager les biens et secourir les malades. Mais, pour suivre le Christ, la solidarité, expression concrète de notre charité, est une vertu indispensable à partir de laquelle nous serons jugés au soir de notre vie (cf. Mt 25, 31s). Ce devoir de solidarité trouve des formes renouvelées au sein des familles, des entreprises, à tous les niveaux de la vie sociale. Martin Luther King, assassiné voici cinquante ans, proclamait dans la capitale américaine une antienne que tous les chrétiens pourraient faire leur : « Avec cette foi, nous serons capables de transformer les discordes criardes de notre nation en une superbe symphonie de fraternité. » 2. Notre foi commune constitue l’humus qui permet de voir fleurir une solidarité rendue plus vive et nécessaire par notre recherche d’une vie fraternelle.
P.Vincent Cabanac,
Assomptionniste
Conseiller spirituel national
ARTICLE ISSU DE LA REVUE DIRIGEANTS CHRÉTIENS N°89
Dirigeant chrétiens n°89 – L’entreprise, une communauté solidaire ?Dans une société mondialisée où règne parfois un individualisme forcené, la soif de solidarité est immense. Mais l’interdépendance entre les hommes n’est-elle pas dans le projet même de Dieu ? Car la dignité humaine en effet ne pourra « être protégée et favorisée que sous une forme communautaire, par l’humanité tout entière » (Doctrine sociale de l’Église, 145).
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