Eclairage spirituel

Le billet du conseiller spirituel national : Être de foi et de raison

Publié le 05/03/2021

 

Être de foi et de raison

Grande est la tentation de dissocier notre dimension spirituelle de notre être rationnel, surtout quand il faut définir le sens et le cadre de notre vie. Sous la pression de l’actuelle crise sanitaire, nous sommes conduits à avoir une approche contingente au risque de ne plus prendre en considération notre raison d’être !

Comme saint Anselme, nous reconnaissons notre lien intime au Seigneur : « J’ai été fait pour te voir et je n’ai pas encore fait ce pour quoi j’ai été fait » (Proslogion, 1). Créés par Dieu, nous sommes liés par vocation au créateur. Ce lien nous ouvre à notre prochain, frère ou sœur, et nous tourne vers notre intimité, notre être profond.

« Si tu n’as pas compris, crois.
La compréhension est en effet
la récompense de la foi »
(Saint Augustin, Homélie sur
l’Évangile
de Jean 29, 6)

« Être chrétien, c’est avoir choisi Jésus comme éducateur de la conscience », précise le P. Varillon1. Ce désir se manifeste dans notre souci de vivre au mieux notre foi. Il est manifeste dans les choix que nous faisons à toutes les étapes de notre existence, afin de jouer un rôle spécifique dans la société. Il y a un aujourd’hui et un avenir de notre foi qui s’incarne à l’image du Christ et nous pousse à nous impliquer dans la vie du monde et sa juste compréhension. Dotés d’une âme et d’une intelligence, nous devons entretenir les liens entre notre foi et notre raison mais « une raison qui n’a plus une foi adulte en face d’elle n’est pas incitée à s’intéresser à la nouveauté et à la radicalité de l’être » 2. Le défi à relever est conséquent. Notre raison d’être vient exprimer une part essentielle de notre foi.

Vincent Cabanac, assomptionniste, conseiller spirituel national

 

1. P. François Varillon, Beauté du monde
et souffrance des hommes, Bayard.
2. Jean-Paul II, Encyclique Fides et
ratio 48.