Le billet du conseiller spirituel national : S’abandonner n’est pas choir…

S’abandonner n’est pas choir…

Tout adulte responsable subit la tentation de croire que progressivement il convient de faire de moins en moins confiance aux autres et de plus en plus à soi-même. Cercle vicieux qui conduit à un enfermement parfois dissimulé sous un amas de bonnes raisons et justifications.

Apparaissant sous son meilleur jour, le jeune homme riche (Marc 10, 17-22) demandait à Jésus ce qui pouvait bien lui manquer. Il respectait la loi, se montrait droit et prêt à tout… Pas tout à fait ! Le Christ lui proposa un seul geste, certes radical mais significatif de ses dispositions intérieures : abandonner tous ses biens, en être libéré pour ne plus dépendre que de Dieu. La richesse de cet homme s’était mue en une chaîne dont il ne pouvait se libérer.

Comme un boomerang, la question nous revient… Que me faut-il abandonner pour gagner en liberté ? Et on ne parle pas seulement de la possession des biens.

L’acte d’abandon est la preuve d’une immense confiance. Il en est ainsi de l’enfant qui se jette dans les bras de son père, de la relation amoureuse nouée entre époux, de la vie fraternelle édifiée en communauté, de la collaboration étroite au sein d’une entreprise. Regarder plus loin, oser bâtir à plusieurs, croire que le meilleur ne viendra pas que de soi-même sont autant d’actes de confiance en Dieu et en notre prochain.

Nous devenons des funambules du Christ. Pour avancer sur le fil apparemment instable de notre vie, l’Evangile devient notre balancier permettant de garder l’équilibre. Et L’Esprit Saint préservant notre confiance nous fait regarder droit devant. Choisir de s’abandonner à lui nous permet d’avancer sans choir.

Vincent Cabanac, Assomptionniste, conseiller spirituel national

« Collaborer, c’est avoir cette inclination du cœur qui accepte que l’autre entre dans ma vie. Là débute la vraie confiance. » (Dom Victor, ancien Père Abbé de Tamié, 2007)