Le billet du conseiller spirituel national : De la peur à l’élan missionnaire

Au matin de Pâques, grande a été la stupeur des femmes et des apôtres de ne plus trouver le signe de la fin d’une histoire. L’absence du corps allait les empêcher de faire leur deuil et de vivre les étapes permettant d’assumer la tristesse de la séparation. Un désespoir s’est immiscé dans leur cœur et les a conduits à s’enfermer, à se barricader. Pour briser et apaiser cette crainte, le Christ ressuscité les a donc rejoints mais il a refusé de les voir se recroqueviller :  « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jn 20, 21). Il anticipait la Pentecôte.

A la suite des douze et des premiers disciples, les communautés chrétiennes primitives ont manifesté un élan missionnaire, une grande foi malgré la perspective du martyre. Par leur vie et leur témoignage, ces premiers chrétiens ont écrit une nouvelle histoire. Ils sont devenus des acteurs mus par leur désir de servir Dieu et promouvoir son oeuvre puisque le Seigneur les a envoyés en mission.

Si nous sommes chrétiens, nous le leur devons aussi. Comment saisir et porter ce relais transmis de génération en génération ? Pour vivre et partager notre foi commune, notre participation à la vie de l’Eglise et de la société se révèle encore plus impérative :

« Le Verbe de Dieu qui enrichit les autres s’appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m’enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s’anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi je participe à sa plénitude. Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J’ai reçu l’image, et je ne l’ai pas gardée » (1)

Nous accueillons le don de Dieu et voulons participer à son œuvre en ce monde aujourd’hui.

Vincent Cabanac,
Assomptionniste
Conseiller spirituel national des EDC

(1) Grégoire de Nazianze, Homélie pour la Pâque (45)