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Les EDC signent « le Manifeste des entreprises » et s’engagent à agir pour une écologie intégrale

26 octobre 2015 Communiqués de presse
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Communiqué de presse

Octobre 2015 - COP 21

 

Les entrepreneurs et dirigeants chrétiens signent « le Manifeste des entreprises » et s’engagent à agir pour une écologie intégrale

 

Paris, le 26 octobre 2015 - Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (les EDC) ont signé, aux côtés de l’UNIAPAC, le Manifeste des entreprises intitulé « Business Proposals in a view of a 2015 international climate change agreement at COP 21 in Paris ».
Ils se joignent ainsi à d’autres mouvements de chefs d’entreprises sur le territoire (Medef, Afep, le Cercle de l’Industrie en France) et dans le monde (Global Compact, le World Business for Climate and Sustainable Development (WBCSD), Business Europe, l’UNIAPAC) pour agir concrètement, en faveur du climat, et à l’appel du Pape François à une véritable « conversion écologique » dans son Encyclique Laudato Si’.

 

 Un Manifeste avec 4 objectifs précis pour le climat

 

A la veille de la COP 21, les EDC et l’UNIAPAC s’engagent en signant ce Manifeste à agir pour :

  1. Lancer un dialogue constructif et dans la durée, sous l’égide de la Présidence de la COP, entre les entreprises et les gouvernements ;

  2. Accélérer les investissements dans les solutions et les technologies bas carbone ;

  3. Intensifier la R&D, l’innovation et le déploiement des technologies matures ou de rupture ;

  4. Donner impérativement un prix au carbone.

Dans cette perspective, les EDC se donnent pour mission de promouvoir toutes les bonnes pratiques auprès des 2700 membres que compte le mouvement, afin de relever tous ensemble, entreprises et gouvernements, le défi technique, économique, social et politique qui concerne le climat, l’épuisement de certaines ressources naturelles, les pollutions de la terre, de l’eau, des océans, de l’air, les atteintes à la biodiversité, en même temps que le développement économique et social des pays en développement.

« L’Encyclique du Pape François nous appelle à nous convertir à une "écologie intégrale", liant les approches économiques, sociales, environnementales et humaines. Nous ne pourrons y parvenir efficacement que dans un dialogue avec toutes les parties prenantes des entreprises, et au premier rang les gouvernements. Aussi voulons-nous participer à l’élan collectif donné par les entreprises du monde entier, en vue de déboucher sur de véritables engagements internationaux lors de la prochaine COP 21 à Paris, et au-delà. », souligne Laurent Bataille, président des EDC.

 

 Un groupe de travail « Développement durable et RSE » pour coordonner l’action et la réflexion des chefs d’entreprises

 

Pour mettre en œuvre ces engagements, les EDC s’appuient sur le groupe de travail « Développement durable et RSE » créé en 2011 et présidé par Anne Duthilleul et Jean Cayot.

A partir d’une analyse de l’Encyclique Laudato Si’ réalisée en juillet dernier, ce groupe a mis en place un parcours de formation qui sera proposé à l’ensemble des 280 équipes EDC.

 

• Le constat : nous devons agir tous ensemble...

 

Depuis quelques années, nous constatons en effet un profond changement de la répartition mondiale de la création de richesses (PIB) et des émissions de CO2 qui l’accompagnent. L’extrême rapidité de la croissance des pays en développementi fait que ces pays deviennent les plus importants émetteurs de CO2, et ce, bien plus tôt qu’on pouvait le penser lors des négociations de Kyoto en 1997. Découpler les émissions de Gaz à effet de serre du développement économique est l’enjeu majeur des années à venir pour tous.

Les dirigeants des pays du Nord et du Sud sont désormais à égalité de responsabilité, la solidarité devant jouer dans les deux sens. Chacun doit prendre ses responsabilités et il est urgent de le faire pour la préservation de notre « maison commune ». Toute solution devra être décidée ensemble et ne pourra être imposée à un groupe de pays ou à un autre.

Hommes politiques, dirigeants d’entreprises industrielles, agricoles ou de services, responsables de territoires, nous sommes à la fois la première génération à avoir vraiment pris conscience de la gravité des risques potentiels liés au réchauffement climatique dû aux activités humaines et la dernière génération à pouvoir agir pour que ce réchauffement, désormais inéluctable, n’atteigne pas un niveau dramatique pour toute l’humanité.

 

• ... et nous en avons les moyens, si chacun joue son rôle activement.

 

Entrepreneurs et dirigeants d’entreprises industrielles, agricoles ou de services, nous voulons souligner, d’une part, que des efforts considérables ont déjà été accomplis dans de nombreux domaines, soit par l’application de réglementations nouvelles, soit par des engagements volontaires et, d’autre part, que les technologies modernes permettent aux industriels, aux agriculteurs et aux services de modifier leurs outils de production et leurs produits ou services radicalement et très rapidement, pour découpler le développement économique de ses effets négatifs sur l’environnement.

 

L’industrie et l’agriculture, accompagnés des services correspondants, sont les « bras armés » de la lutte contre les gaz à effet de serre, mais pour faire mieux et plus vite, l’intervention des États est indispensable. Car les règles du marché mondial et l’application des lois et réglementations locales ne permettent pas suffisamment aujourd’hui de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou de protéger l’environnement, et les distorsions de concurrence entre pays retardent la mise en œuvre des solutions les plus vertueuses.

Nous appelons donc à l’intervention des Chefs d’États et de gouvernements pour établir un cadre général mondial, afin que les activités humaines, les produits consommés, les modes de production soient de plus en plus respectueux de l’homme et de notre « maison commune » !

 

• En tant qu’entrepreneurs et dirigeants chrétiens, nous appelons à relever également un défi éthique, culturel, éducatif et spirituel.

 

Ce défi concerne le développement intégral de l’homme, c’est-à-dire l’accès à un mode de vie apporté par le développement économique et social dans le respect de la vie, de la liberté, des aspirations spirituelles ou religieuses, de l’intégrité physique et psychique de chaque personne humaine.

En effet, les causes des dérèglements actuels ne sont pas seulement techniques, mais proviennent plus profondément du matérialisme, du relativisme et de l’individualisme, qui envahissent nos vies depuis les temps modernes, et qui finissent par avoir raison du Beau, du Vrai et du Bien.

 

Ce qui est le propre de l’humain est aujourd’hui écrasé par ses propres développements techniques, économiques et financiers, et plus particulièrement menacé par certains aspects des techniques de l’information et de la communication ou de la biologie et de la génétique, qui ne respectent pas la vie humaine et sa dignité, voire sa sacralité.

Entrepreneurs et dirigeants chrétiens, comme nous y incite le Pape François par l’Encyclique « Laudato Si’ », nous souhaitons collaborer à l’établissement de nouveaux critères de mesure du développement qui prennent en compte à la fois « l’être humain, la vie, la société et la relation avec la nature »ii.

 

Et nous rappelons aussi la place particulière donnée par tous les croyants à la prière : « Nous croyants, nous ne pouvons pas cesser de demander à Dieu qu’il y ait des avancées positives dans les discussions actuelles, de manière à ce que les générations futures ne souffrent pas des conséquences d’ajournements imprudents »iii.

Nous portons l’espérance que la COP 21 à Paris reste dans l’histoire comme une étape essentielle sur la voie du respect de la Création, de l’unité de la communauté humaine, de l’« écologie intégrale », pour l’avenir de l’humanité, de la société et de notre « maison commune ».es chrétiens pour qu’à la lumière de la pensée sociale des Eglises, ils s’engagent à leur conversion personnelle et à la transformation de leurs entreprises et de leur environnement social au service de la personne.

 

  1. i Un profond changement dans la répartition du PIB mondial est en cours : elle était en 2007 de 73% pour les pays développés et seulement 27% pour les pays en développement. Cette répartition est devenue en 2014 respectivement 58% et 42%. De 2007 à 2014, le PIB des pays développés (1,3 Milliard d’habitants) a augmenté de 1,6% par an, et celui des pays en développement (6 Milliards d’habitants) de 13,1% par an. Appliquer ces taux de croissance jusqu’à 2030, horizon des négociations de la COP 21, conduirait à une répartition du PIB mondial en 2030 de 19% pour les pays dits aujourd’hui développés et 81% pour les pays dits en développement.

    Par ailleurs, depuis quelques années, les émissions de gaz à effet de serre ont commencé à être découplées de la croissance dans les pays développés et se situent, à l’exception des Etats Unis, en dessous de 0,3 kg de CO2 par $ de PIB. En revanche, elles sont, dans les pays en développement rapide, 2 à 3 fois supérieures en kg de CO2 par $ de PIB.
    Projeter en 2030 les émissions de CO2 à partir des chiffres ci-dessus nous éloigne considérablement des projections retenues en 1997 à Kyoto.

    ii Pape François, Encyclique Laudato Si’, § 215 iii Ib. § 169




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