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L’année 2015 est fortement marquée par la thématique écologique, en France comme à l’international, de la parution en juin de Laudato si’, encyclique du pape François qui invite l’Église et toute l’humanité à une vraie révision de vie sur le devenir de « notre maison commune » jusqu’à la COP 21 (21e Conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques) en décembre. Ces évènements donnent lieu à des initiatives de tous horizons.
Relever le défi climatique oblige aussi à relever un défi spirituel : de la conversion personnelle vers une « charité politique ». Vers l’écologie intégrale ?
« Cohésion » : propriété d’un ensemble dont toutes les parties sont solidaires (selon le Larousse). La cohésion sociale est un des passages obligés pour faire un groupe. Elle est au service du groupe et ne peut se réduire à l’interne de l’entreprise. L’entreprise est un lieu ouvert. Le sens de l’entreprise ne se limite pas à la production de richesses mais se déploie aussi dans l’idée qu’avoir une cohésion sociale apporte de la vie dans la fierté de produire ensemble.
« Risque : éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage » (Petit Robert).
Le risque se manifeste ainsi comme une limite objective que le monde peut opposer au désir d’autonomie, et l’on comprend en ce sens que tout l’effort de l’homme puisse tendre à éliminer le risque. Mettre l’homme à l’abri du risque n’est-elle pas une prétention démesurée qui vise à assurer à l’homme une autonomie parfaite, qui risque de se retourner contre lui dans la mesure même où, en voulant éviter tout risque, l’homme pourrait se couper du monde, d’un monde qui, pour être plein de risques, n’en est pas moins le lieu de toute liberté ? Dès lors, le propre de l’homme n’est-il pas de savoir prendre des risques ? Le risque qui apparaît d’abord sous la figure de l’adversité, ne serait-il pas, pour l’homme – et le chrétien – l’une des figures de l’altérité qu’il doit, comme telle, assumer ?
La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) désigne les actions engagées par les entreprises pour appliquer à leur échelle les principes du développement durable. La RSE consiste à intégrer au modèle de développement purement économique les préoccupations environnementales et sociales, ou encore les interactions avec leurs parties prenantes (fournisseurs, clients, partenaires, consommateurs…). Il est fréquent d’entendre que la RSE trouve ses racines, au moins pour partie, dans la doctrine sociale de l’Église à travers l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII (1891), première encyclique à se pencher sur la question sociale.
Par son activité, une entreprise est confrontée à divers besoins de financement. Elle doit acquérir des immobilisations (des machines, des locaux, etc.), financer la constitution de stocks, financer les délais de paiement consentis à ses clients et disposer à tout moment de ressources financières utilisables immédiatement pour faire face à ses dépenses quotidiennes de fonctionnement. De très nombreux modes de financement s’offrent à une société. Ne pas s’en tenir aux conséquences de la façon dont on a perverti le marché. Point de fatalité « méchante » en termes de financement. L’attitude face à l’argent n’est-elle pas une entité que chacun fait vivre selon ce qu’il est ?
Les changements du monde se dessinent. Les tourmentes de tous ordres nous entraînent, nous bousculent dans nos engagements familiaux, associatifs, professionnels et chrétiens. Comment en sortir ? Quel homme du IIIe millénaire voulons-nous être ? Quelles actions soutenues par la conscience personnelle voulons-nous mener ? Guidés par l’espérance évangélique, l’invitation nous est faite afin de reconnaître la valeur pratique du « vivre ensemble » comme un bien politique. Vers une fin de crise ? Pourquoi pas ? Métamorphosés, à l’image de la chenille devenue papillon, la responsabilité de gérer nos vols de papillon dans la société plurielle au service du bien commun incombe à chacun. Avec courage !
Depuis le début des années 70, le monde a progressivement pris conscience que la croissance économique n’entraîne pas nécessairement le progrès social et risque même de mettre en péril l’équilibre naturel de la planète et des notions, telles que le bilan social, l’entreprise citoyenne, le développement durable, la responsabilité sociale (ou sociétale) de l’entreprise (RSE), parties prenantes, ont émergé. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. La démarche consiste pour les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de leur activité pour adopter les meilleures pratiques possibles et contribuer ainsi à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. La RSE permet d’associer logique économique, responsabilité sociale et éco-responsabilité. Qu’en est-il en réalité ?
Pourquoi s’intéresser au bien commun ? S’il est bien, c’est qu’il n’est pas mauvais et qu’il mérite intérêt et considération. Il est commun, c’est qu’il est à partager avec les autres. Alors que l’équilibre des pouvoirs entre le monde politique et le monde économico-financier est interrogé en vue des prochaines élections présidentielles, ce numéro essaye de dégager des pistes de réflexion pour définir les contours du bien commun pour tous et du bien particulier à chacun.
Au début du XVIe siècle, le fils d’un coffretier de Laval, Ambroise Paré, fut d’abord marmiton, puis apprenti barbier de Maître Vialat avant de faire la carrière de « grand médecin et de grand chirurgien » que l’on sait. Ambroise Paré fut sans doute le premier apprenti célèbre.
Si les temps sont autres, s’interroger sur la formation montre aujourd’hui un étonnant éventail de possibilités ouvertes sur l’entreprise : « Les apprentissages scolaires doivent s’enrichir d’une ouverture sur le monde du travail, sur le monde de l’entreprise », rappelait Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale. Les besoins en formation se développent et la pédagogie se renouvelle. Le travail exige peut-être davantage aujourd’hui qu’hier. La valeur du travail reste, comme le rappelait Lucien Deveaux, PDG du groupe Deveaux, lors des Assises des EDC à Besançon : « Nous avons réussi à faire comprendre à nos enfants la valeur du travail d’abord, à leur montrer aussi que ce n’est pas le bagne de travailler, et que même dans un métier avec une image détériorée (le textile), l’espérance est possible. »
Aborder le partage des richesses en entreprise est l’occasion de se questionner sur la finalité de l’entreprise, comme le suggérait Pierre Deschamps lors d’un colloque au Collège des Bernardins en octobre 2008. Qu’est-ce que la richesse ? Toute entreprise a deux finalités : une finalité financière, souvent placée au premier rang et une finalité sociale ou sociétale. Et si les dirigeants chrétiens inversaient ces deux priorités ? Cette inversion de paradigme souhaitée par le président du mouvement est déjà largement appliquée par certains, chrétiens ou pas, et rejoint les témoignages et les paroles d’experts de ce dossier, qui va accompagner votre réflexion sur ce sujet majeur.