Louis Gallois, grand témoin des Assises, a livré une parole libre le vendredi après-midi, répondant aux questions de Sophie Soury, présidente de la région EDC Rhône-Alpes et Jean-Marie Valentin, président de la région EDC Paris.
L’enjeu de réindustrialisation est-il également celui de la réinsertion ?
L.G. : Compétitivité et solidarité sont deux facettes de la même réalité. On a besoin des deux : besoin de compétitivité qui crée l’emploi, et besoin de croissance qui permet de répartir la richesse et rend plus facile la solidarité.
Une société qui n’est pas solidaire est une société qui, à terme, ne peut être compétitive. Il faut une société où les gens peuvent s’épanouir et déployer tout leur potentiel.
Quelle est la méthode Gallois pour le dialogue social ?
L.G. : Le dialogue social, on en a besoin. Il n’y a pas de dialogue social s’il n’y a pas de partenaires
sociaux, ça s’appelle les syndicats. Il faut des syndicats en entreprise. Et je vais même plus loin, […] je propose le chèque syndical. […] Je n’ai pas de recette et je serai présomptueux de le dire : il faut respecter les gens, les écouter car ils ont des choses à dire, si on
pense qu’ils n’ont rien à dire, il n’y a plus de dialogue. Il faut parler franchement, ne pas
tourner autour du pot, dire les choses comme elles sont.
Est-ce que l’ennemi de l’entreprise c’est la finance ?
L.G. : Ce qui me préoccupe c’est la financiarisation des entreprises, quand les actionnaires ont pris le pouvoir dans les entreprises, surtout dans les entreprises cotées et les normes comptables ont été adaptées à cette prise de pouvoir en ignorant complètement le potentiel de développement d’une entreprise, le potentiel humain, la somme des compétences.
Quelle est la finalité d’un dirigeant?
L.G. : C’est de faire avancer son entreprise et tout le monde avec. L’entreprise c’est une communauté humaine. Comment orienter son entreprise pour le bien commun? Le fonctionnement de l’entreprise doit être respectueux de la communauté humaine qu’elle constitue pour se développer. Sa contribution au bien commun est d’assurer son propre développement, c’est-à-dire l’emploi, soit direct, soit indirect.
Réactions de membres EDC
« Louis Gallois (PSA), souligne que les conditions à remplir, pourun dirigeant dont la finalité est de « faire avancer »,sont de deux ordres : respecter les personnes et être authentique. Cela suppose de se construire une pensée libre, hors des schémas et des simplismes médiatiques : la France aime ses PME ;la France « crève » d’une défiance mise en exergue. Le bien commun, pour unagnostique comme Louis Gallois signifieà la fois le respect de la communautéet le travail au développement del’entreprise et de toutes ses partiesprenantes. »Philippe Crouy, équipe Grenoble 2
« Louis Gallois nous a frappé par sondésaveu de l’argent (qui prive de liberté),son regret de l’absence de dialoguesocial en France qui est un gaspillageénorme. Pour lui, l’entreprise est unecommunauté humaine qui n’appartientà personne : les actionnaires ne sont pasdes propriétaires. »Équipe Reims Saint-Rémi

Article issu de la revue Dirigeants chrétiens N°78
Dirigeants chrétiens n°78 – 31ème Assises nationales à LillePlus de 2 300 personnes sont arrivées de toute la France, vendredi 11 mars 2016 au matin, au Grand Palais de Lille pour les trois journées des Assises nationales des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Trois jours de prière, de partage, de débats et d’écoute. Trois jours pour se retrouver, se laisser déranger par la pensée sociale chrétienne mais aussi accueillir l’autre : les jeunes talents, les chrétiens du Moyen Orient… L’équipe régionale Nord-Pas-de-Calais, les groupes Thème, Démarche et Organisation ont remarquablement préparé ces Assises, où les EDC n’avaient jamais été aussi nombreux
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