Le billet du conseiller spirituel national : Des usufruitiers actifs
Publié le 07/03/2020Des usufruitiers actifs
Dieu nous a donné en héritage la création où il nous a confié un rôle particulier. C’est pourquoi il convient de « reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres de la Terre mère, mais ses fils et ses filles, formés de la poussière de la terre (Gn 2, 7-8), ses hôtes et pèlerins (1 P 1, 17b et 1 P 2, 11), appelés à devenir ses zélés gardiens (d’après Gn 1, 26) » (Pacte des Catacombes, 2, Rome, 20 octobre 2019).
Le jardin en Eden, espace ouvert, devait pourvoir à tous les besoins de l’homme non sans l’atteler à la tâche de le cultiver. Malheureusement, le comportement des êtres humains a altéré une relation équilibrée. Au fil des siècles, ils ont développé leur emprise sur la terre sans prendre toujours conscience de leur capacité à détruire alors qu’ils déployaient leur désir d’innover et de créer. La maison commune censée abriter l’humanité s’en est trouvée fragilisée : « Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer » (Laudato Si’, 13).
Le véritable
développement passe
par le « sens solidaire
qui est en même temps
la conscience d’habiter
une maison commune
que Dieu nous a prêtée ».
Notre mission est ardue : occuper aujourd’hui notre place et notre rôle spécifique sans oublier l’autre (notre prochain). La culture d’espaces et de champs d’activité permet de répondre à nos besoins et de partager les biens produits. Toutefois, le véritable développement passe par le « sens solidaire qui est en même temps la conscience d’habiter une maison commune que Dieu nous a prêtée » (LS 234). Nous en jouissons comme des usufruitiers actifs qui veulent entretenir et transmettre un bien si précieux. Notre réflexion et notre prière doivent toujours plus guider notre action.
Vincent Cabanac, Assomptionniste, Conseiller spirituel national des EDC