L’œcuménisme dans le mouvement des EDC
Renforçons notre foi et investissons le monde à partir de l’exemple alsacien ! Parmi les éléments constitutifs des EDC, la dimension œcuménique s’est progressivement avérée être un élément porteur du mouvement, notamment depuis ces vingt dernières années.
Aujourd’hui, plus que par le nombre de membres protestants, orthodoxes et évangéliques relativement peu nombreux par rapport aux membres catholiques, elle se traduit surtout par un « vécu remarquable », aussi bien dans les moments forts tels que les Assises régionales et nationales, véritables états de grâce, que dans le « quotidien » des relations entre membres, dans le travail des équipes, des bureaux régionaux et national, des commissions et groupes de travail. Au-delà du respect et de l’amitié visibles pour les membres d’une autre confession, il y a dans l’air comme une vocation, un appel, une mission à mettre nos talents au service de cette claire demande du Christ : « Soyez un pour que le monde croie. » C’est un état d’esprit quasi naturel, un don, qu’il ne convient peut-être pas d’analyser, mais de cultiver et de partager et faire partager le mieux possible en interne, pour le mettre en lumière en tant que témoignage chrétien dans le monde. Et pour manifester cela, une démarche un peu volontariste est probablement nécessaire.
Dans ce sens, un groupe de travail avait été lancé par le pasteur Jean- Jacques Reutenauer et le père Armel de Sagazan, à la demande de Robert Leblanc (précédent président du mouvement). La nouvelle équipe nationale a voulu prolonger ce travail et le développer. Une équipe renforcée est donc en train de se constituer pour un travail intensif en 2015 avec une arrivée de première étape aux Assises de Lille. Auparavant, dans le cadre de travaux préparatoires, une équipe réduite a commencé à recueillir des témoignages et à se rendre compte de ce qui se passait sur le terrain. Outre le très grand art, fort apprécié, de cette équipe « Alsace Nord » pour les nourritures qui « nourrissent l’âme autant que le palais », la richesse de ce fonctionnement saute aux yeux et à l’esprit, l’attitude d’écoute bienveillante en équipe des points de vue différents des deux conseillers spirituels suscite une admiration, un émerveillement devant la foi et la manière personnelle dont chacun l’exprime, d’autant plus qu’il n’y aucune intention de convertir l’autre, de vouloir qu’il pense comme soi. Ce n’est alors pas la différence de confession qui saute aux yeux, mais l’émerveillement de sentir à travers leur foi et leur attachement au Christ vivant sa présence en chacun et par chacun. Cet « émerveillement » renforce notre foi. Cela n’ouvrirait-il pas un horizon pour l’œcuménisme, en cohérence avec la démarche de notre mouvement ? Car le problème de l’unité des chrétiens n’est peut-être pas celui de la diversité, enrichissante, « mais notre manque de fidélité à tous. Chacun de nous, chacune de nos églises a besoin de se convertir, de progresser sans cesse pour plus de fidélité au Christ, et l’œcuménisme peut nous y aider ». C’est ce que nous vivons souvent dans le mouvement, de manière encore inégale, mais bien visible en Alsace. Travailler à un œcuménisme qui « ne consiste pas à supprimer les différences, mais à apprendre à en faire bon usage » pour un enjeu qui relève de l’identité chrétienne tout court, n’est-ce pas aussi une source d’énergie formidable pour avancer dans le sens de la vision de notre nouvelle équipe dirigeante pour son mandat – « Renforçons notre foi et investissons le monde » – en nous encourageant les uns les autres ?
Gérard Lacour, conseiller spirituel de l’équipe de Poitiers