Actualité des EDC

Vendredi 27 mars – Chemin de Carême avec les EDC

Publié le 27/03/2020

Aujourd’hui, Astrid VOGLER, pasteur de la paroisse protestante de Schoenbourg-Eschbourg-Graufthal (Bas-Rhin) et Conseillère spirituelle régionale protestante en Alsace, nous guide dans la prière quotidienne que nous continuons en ce carême.


Ne crains rien, je t’aime !
Je suis avec toi !
Promesse suprême,
Qui soutient ma foi.
La sombre vallée
N’a plus de terreur,
L’âme consolée,
Je marche avec mon Sauveur.

Refrain

Non, jamais tout seul,
Non, jamais tout seul,
Jésus mon Sauveur me garde,
Jamais ne me laisse seul.
Non, jamais tout seul,
Non, jamais tout seul,
Jésus mon Sauveur me garde,
Je ne suis jamais tout seul.

L’aube matinière
Ne luit qu’aux beaux jours,
Jésus, ma lumière,
M’éclaire toujours !
Quand je perds de vue
L’astre radieux,
À travers la nue,
Jésus me montre les cieux !

Les dangers accourent,
Subtils, inconnus :
De près ils m’entourent,
Plus près est Jésus,
Qui dans le voyage,
Me redit : « C’est moi !
Ne crains rien : courage !
Je suis toujours avec toi ! »



Évangile selon Jean 16, 16-22

Dans peu de temps vous ne me verrez plus ; puis encore un peu de temps, et vous me reverrez.

Certains de ses disciples se demandèrent alors entre eux : Qu’est-ce qu’il veut nous dire par là: « Dans peu de temps vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps et vous me reverrez » ?

Ils ajoutèrent : Que signifie ce «peu de temps » dont il parle ? Nous ne voyons pas ce qu’il veut dire.

Jésus comprit qu’ils voulaient l’interroger ; il leur dit : Vous êtes en train de vous demander entre vous ce que j’ai voulu dire par ces mots: « Dans peu de temps vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps et vous me reverrez. »

Vraiment, je vous l’assure, vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que les hommes de ce monde jubileront. Vous serez accablés de douleur, mais votre douleur se changera en joie.

Lorsqu’une femme accouche, elle éprouve de la douleur parce que l’heure est venue ; mais à peine a-t-elle donné le jour au bébé, qu’elle oublie son épreuve à cause de sa joie d’avoir mis au monde un enfant.

Vous, de même, vous êtes maintenant dans la douleur, mais je vous verrai de nouveau : alors votre cœur sera rempli de joie, et cette joie, personne ne pourra vous l’enlever.


Médiation

Cette déclaration du Christ qui évoque la question de la patience et celui de l’épreuve nous touche particulièrement en cette période d’attente angoissante que nous subissons.

Jésus nous parle de deux temps : le temps du non-voir, et le temps du voir. A chacun de ces temps particuliers, le Christ associe une attitude, une émotion ou un sentiment.
Au temps du non-voir correspond l’angoisse ; au temps du voir répond la joie.
L’angoisse surgit lorsque face à la sombre réalité, nous sommes aveuglés par la succession de catastrophes qui s’accumulent chaque jour.
C’est ce que nous vivons collectivement en ce moment : nous ne voyons pas l’ennemi qui est en train de terrasser notre monde, notre économie, la vie des plus fragiles… Un microbe microscopique, invisible aux yeux humains, qui progresse et nous saisit d’effroi. Or l’angoisse fragilise, l’angoisse paralyse, l’angoisse rend pessimiste et ferme l’avenir. Le non-voir engendre crainte et inquiétude. L’inquiétude des femmes qui portent un enfant dans leur ventre, l’inquiétude de l’accouchement, image reprise par le Christ.
Nous pouvons nous inclure dans ces angoisses et ces inquiétudes. L’angoisse de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain, la crainte de souffrir, de mourir, l’inquiétude devant l’état du monde, l’inquiétude du malade et de ses proches…

A l’opposé du non-voir, il y a le voir. En réponse à l’angoisse, le Christ parle de joie. Quand la mère voit l’enfant, elle oublie la souffrance, quand la mère porte le nouveau-né dans ses bras, elle est remplie de joie !
Le Christ nous invite à ne pas se laisser envahir par l’angoisse, mais à opter résolument pour la joie que procure la foi. La joie est vivifiante, elle porte un regard positif sur la vie, elle est contagieuse, elle donne de l’énergie, du courage, elle aide à assumer les difficultés de la vie.
Ici, la joie est associée au voir : « Vous me verrez » nous dit le Christ.
Cette promesse renvoie, à travers la résurrection et la Pentecôte, à la présence du Christ dans la vie du croyant et dans la vie de l’Église.
Oui, « vous me verrez », non pas à telle date et en tel endroit, mais au travers des lieux précis que sont votre vie et au travers d’un temps précis, le temps présent, le temps d’aujourd’hui.
Le Christ nous encourage à faire voir concrètement, par nos paroles, par nos actes, en quoi consiste le message de l’Évangile.
Le Christ n’est pas absent. Il demeure en nous et par nous.
Le Christ n’est pas mort. Il est vivant en nous et par nous.
Le Christ est notre vie. Le Christ est notre joie.
Et cette présence en nous – cette vie en nous – cette joie en nous – personne ne pourra nous l’enlever.


Prière

Dieu notre père, il ne se passe plus un jour maintenant
sans que nous n’ayons peur de ce virus invisible
qui s’est imposé brutalement dans nos vies.
Nous gardons nos distances, nous portons des masques
pour nous protéger et protéger les autres.
Nous vivons dans la peur pour notre propre santé et celle de ceux que nous aimons.
Nous nous sentons si vulnérables et impuissants.
Nos existences et nos repères sont bouleversés,
l’avenir nous semble incertain.
Nous ne savons pas comment gouverner nos vies et celles de nos entreprises.

Mais nous avons aussi une arme contagieuse.
Nous avons l’arme de la solidarité humaine,
l’arme d’une lutte commune pour la vie,
de l’amour qui nous relie et qui est plus fort que toute mort.
Tu nous as donné cette arme, Seigneur.
Elle est devenue visible en ton fils, Jésus-Christ.
Son amour était contagieux, sa foi si forte
que les gens l’ont rejoint en masse jusqu’à aujourd’hui.

Oui, n’oublions pas cette arme paisible mais pourtant si puissante
que nous avons en cette période d’attente
et de peur parfois presque insupportable.
C’est un don qui vient de Toi
qui nous aide maintenant à reconstruire le monde,
à le fonder sur ton Amour.
C’est en Toi seul Seigneur qu’est notre confiance.
Montre-Toi, aide-nous, libère-nous, renforce-nous
et bénis-nous!


Notre-Père