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S’arrêter, écouter, obéir, agir – Extrait de l’intervention de Philippe Royer au bureau national des EDC

24 juillet 2018 Eclairages spirituels
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Réunis après 3 mois de mandat, cette rencontre du bureau national veut faire émerger ce que chacun peut faire de bien pour servir le mouvement, les membres, ceux à qui on peut donner envie qu’ils nous rejoignent et servir nos Églises. Je vous propose 4 verbes inspirés par la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37)

  1. S’arrêter

Dans la parabole du Bon Samaritain : là où le prêtre ou le Lévite n’ont pas le temps, le Samaritain s’arrête. Il est essentiel de savoir nous arrêter nous aussi.

Parfois est-ce que nous ne sommes pas en train de tracer notre route sans nous laisser toucher au niveau du cœur par les difficultés du monde et par les personnes humaines ? Est-ce que nous voyons chacun comme une personne à part entière, dans nos équipes, nos familles, nos amis ?

Le Bon Samaritain manifeste de la compassion, un mélange d’intelligence et d’amour. Le Seigneur nous invite à être prophétique mais pas seulement par notre volonté humaine. Il nous invite à grandir en termes d’intelligence et d’amour.

Le bon Samaritain soigne la personne qui est au bord de la route. Il le fait avec gratuité et humilité sans laisser d’adresse, il se fait serviteur de serviteurs.

Cette parabole illustre notre mission de baptisé : révéler à l’autre (notre conjoint, les personnes qui nous entourent, le migrant, la personne fragile…) sa beauté primale d’enfant de Dieu. Chacun a été cabossé par les événements de la vie, cela doit nous donner de la compassion pour aller vers l’autre. Cela nous permet de discerner entre le futile et l’important et entre l’important et l’essentiel.

  1. Écouter

C’est un préalable dans la vie du croyant.  Marc 12, 28 : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus répondit : « Voici le premier : Ecoute, Israël… »

L’action du Bon Samaritain intervient après avoir écouté. Il est important de lâcher prise, de déposer notre armure. On peut se poser la question : Est-ce que j’ai envie d’accepter la Providence ?

Cela peut m’amener à accepter des missions nouvelles que je n’ai pas prévues. Choisir le chemin de Jésus, c’est se laisser déranger. Personnellement, je me suis trouvé à diriger une librairie alors que je ne l’avais pas prévu. Est-ce qu’on a un désir profond de dire au Seigneur : je te donne la première place ? Le Seigneur attend une conversion profonde, il ne suffit pas d’écouter un bel enseignement sur l’Esprit Saint, il faut désirer avec persévérance accueillir l’Esprit Saint.

Se décentrer, c’est arrêter la logique du repli sur soi. Notre mission ce n’est pas de conserver ce qui a été fait. A partir du moment où on ne fait que conserver, c’est mortifère. Notre rôle c’est d’être co-créateur. Il faut accepter de se laisser bousculer en écoutant les jeunes, des philosophes, des penseurs…

Quand on parle, on dit des choses que l’on sait. Si on veut dire des choses différentes, il faut écouter pour changer d’espace. On a 400 nouveaux membres qui entrent dans le mouvement chaque année. Cela nous permet de nous renouveler, chacun apporte ce qu’il est.

Quand une personne est absente, elle manque à la communauté ; lors des réunions d’équipe, n’acceptez pas les absences de certains comme une fatalité. Il faut créer des temps d’unité entre nous. Nous devons être animés par le désir de faire grandir l’autre. Plus vous vous engagez pour Dieu, plus il faut prier pour être protégé de l’action du mal. En effet, le malin, c’est lui le diviseur. Soyons dans l’unité pour contribuer à l’œuvre de Dieu.

  1. Obéir au sens de la docilité à l’Esprit Saint.

L’obéissance d’un enfant le fait grandir. Obéir c’est rendre grâce et s’émerveiller de l’action de Dieu, des petits miracles que Dieu fait dans ma vie tous les jours. Si on ne perçoit pas ces petits miracles, on ne peut pas retrouver le sens de l’émerveillement.

Obéir c’est accepter que le Salut soit essentiel. Toucher l’urgence à suivre le Christ, accepter de lui donner la main pour marcher sur les eaux. Le chemin de leader passe par la vocation de serviteur.

Obéir c’est mettre la Pensée sociale chrétienne en numéro 1 dans nos entreprises. Si nous voulons être crédible sans mettre en œuvre des pratiques concrètes, nous n’aurons jamais d’impact.
Cette éthique est importante car depuis Montesquieu on a développé le commerce pour amener la paix en Europe. Mais quand l’éthique est bradée, il y a des compromis qui deviennent des compromissions. Nous ne devons pas nous laisser entrainer. Actuellement, on est prêt à faire la guerre pour préserver le commerce qui devrait apporter la paix. Fabrice Hadjadj dit « D’ailleurs les guerres nouvelles ont vocation à préserver le commerce qui serait le socle de la Paix !!! » On est au bout du système et c’est une opportunité pour tous les mouvements chrétiens. Tout ce qui semble être une menace, est une opportunité. Nous sommes invités à mettre en place une vision prophétique. Nous avons une responsabilité, celle de devenir des prophètes en remettant l’homme au cœur de l’économie bien sûr mais c’est insuffisant. Il faut mettre Dieu au cœur de nos vies. Nous pouvons mettre l’homme au centre parce que nous sommes animés par notre cœur à cœur avec Jésus.  Soyons prophétiques dans nos entreprises et dans le monde en gardant une âme d’enfant : Luc 1, 76 « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras par devant sous le regard du Seigneur, pour préparer ses routes ».

Ne cherchons pas à être prophète en essayant de nous grandir. Le message de sainte Thérèse nous redit la force de la prière.

Si nous laissons monter en nous le désir de Dieu, si nous nous formons et pratiquons la PSC, cela nous permettra de ne pas tomber dans deux écueils : la tiédeur et l’intégrisme.

Ce texte de Marion Muller Collard est très éclairant

OBÉIR

Tu es l’Éternel Dieu qui nous fait sortir de nos lieux d’esclavage

En nous ordonnant de te connaître, en nous interdisant l’idolâtrie

Et l’usage vain de ton nom, tu nous préserves de la tentation de posséder

En nous ordonnant le repos du Shabbat

Tu nous préserves de l’illusion de posséder le temps

En nous ordonnant d’honorer nos ascendants,

Tu nous préserves de l’orgueil

De posséder notre propre contingence

En nous interdisant de commettre meurtres, adultères ou vols,

Tu nous préserves du danger de posséder l’autre

En nous interdisant la médisance,

Tu nous préserves de la prétention

De posséder la vérité intime de nos frères

En nous interdisant de convoiter notre prochain

Tu nous préserves du poids de posséder notre propre désir

Tu es l’Eternel Dieu qui nous fait sortir des lieux étouffants

Où nos possessions nous possèdent

Par ta Loi tu nous rends libres

Ton dépouillement est notre richesse.

  1. Agir

Obéir à Dieu, c’est trouver la liberté d’agir. Dès que nous avons témoigné, nous nous sentons plus léger car nous sommes en harmonie avec nous-même. Cela va nous permettre d’agir et de devenir conquérant et invincible. Conquérir c’est-à-dire quérir avec, il est important que nous ayons envie d’être missionnaire, de quérir avec nos équipes, nos régions.

Quand nous suivons le Christ, la victoire est certaine et la vie éternelle nous attend. Il est important d’avoir une foi pleine et entière et assumée. Est-ce que nous voulons être heureux ou bien triste comme le jeune homme riche ? Si nous avons envie d’être heureux, est-ce que nous sommes prêts à lâcher nos euros, à lâcher nos futilités ? C’est ce que sainte Thérèse appelle la perte féconde. Si nous voulons de grandes choses, il est important d’accepter la perte que cela signifie à un instant T.

Il faut que nous osions la nouvelle identité visuelle, la jeunesse, la féminisation, l’agir. Il y a une urgence à transformer le monde, à servir nos Églises, sans agitation mais avec détermination.
La Fondation doit nous redire à quel point le don est essentiel. Au-delà de cette Fondation, il y a l’agir avec les EDC qui est déterminant car nous allons pleinement assumer le rôle missionnaire qui est le nôtre. Nous allons agir en pleine subsidiarité pour trouver les bonnes actions pour contribuer au Royaume de Dieu.

Tout le travail qui a été fait pour bâtir un socle solide dans le mouvement avec la PSC nous permet d’être fondés sur du roc et d’assumer la mission. Nous partirons en mission avec d’autres, par exemple lors du Congrès mission les 28,29 et 30 septembre. Je vous invite à participer à des temps de sommets pour repartir dans la plaine.

Agir, c’est partager.  Saint Basile nous invite à agir et à partager :

  • Nos biens matériels, avec un esprit de charité en discernant et ne gardant que ce qui est nécessaire pour faire vivre nos proches.
  • Nos biens intellectuels, sans réserve car un bien intellectuel ne se perd pas quand on le donne
  • Nos biens spirituels sans limite car quand nous donnons, nous recevons au centuple.

 

S’arrêter, écouter, obéir et agir voilà 4 verbes qui s’ajoutent aux 3 orientations pour guider notre travail et devenir les prophètes attendus pour ré-enchanter le monde.




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