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[Replay] Matin des EDC avec Guy Sidos – PDG du Groupe Vicat

Publié le 21/09/2020

Le 16 septembre dernier, les Matins des EDC recevaient Guy Sidos, PDG du Groupe Vicat. 

Retrouvez ici le replay de la séance qui s’est déroulée en visio-conférence, animée par François Vigne, Dirigeant de Sycomore Corporate Finance et directeur de la publication de la revue Dirigeants Chrétiens.



Quelques points forts de la discussion !

  • « Nous cultivons les 3P = People, Planet, Profit. »
  • « Décarbonatation + biodiversité : nous n’utiliserons plus de combustibles fossiles en 2024, nous utiliserons des déchets des métropoles que nous alimentons en ciment, pour produire notre énergie. Principe inégalé dans le monde : sur une de nos usines près de Lyon, nous aurons valorisé 250.000 tonnes de déchets qui, auparavant, étaient enfouis. Cela représente 100.000 tonnes de charbon en moins et autant de tonnes de matériaux que nous récupérons d’extractions ou de recyclage de bâtiments déconstruits ».
  • « La satisfaction du client par les produits : nous lançons un label bas carbone, dans lequel nos matériaux primaires, secondaires et nos produits seront labellisés. Cela permet de donner du corps à nos gammes de produits et de mettre un peu de finance dans ce thème qui est un peu trop déclaratif ».
  • « Les abeilles sauvages aiment le minéral. nous avons pensé qu’elles aimeraient le béton ! nous avons conçu un béton fibre très résistant (6x plus que les bétons usuels) et nous avons imaginé des surfaces qui protègent les ailes des abeilles, et ainsi notre béton peut abriter les abeilles pollinisatrices ! Il faut cependant penser aussi à nourrir les abeilles, il n’est pas seulement question que de les héberger ! »
  • « La rentabilité dans nos métiers tient à la sobriété énergétique. Utiliser moins de combustible et d’électricité c’est la clef. C’est la base économique de notre métier. Cela nous pousse à moderniser les équipements. »
  • « Je suis convaincu que notre démarche environnementale est vitale. Cela l’est lorsque la réglementation ne favorise pas les solutions moins vertueuses. Certains pays ont des trous dans la réglementation. En France, les fûts de carbone ne sont pas freinés par la réglementation : on appelle ainsi l’importation de produits issus de pays moins regardants en termes environnementaux et sociaux, ils peuvent faire concurrence aux locaux sans avoir les mêmes contraintes environnementales ».
  • Quelques pas vers la parité homme-femmes ? Déficit d’image, les métiers sont perçus comme encore à l’époque de Germinal ! Citez-moi une grande école qui incite à la présence des femmes dans les métiers dits difficiles et/ou masculins ? les questions tournent autour de 2 choses : un constat est que l’on caricature : quand on crée un poste, on essaie d’avoir une ouverture aux femmes. Mais une femme ne postule que quand elle estime avoir 95% des compétences pour le job, alors qu’un homme y va même s’il n’en a que 25% !!! Ensuite, l’événement majeur à gérer est la maternité. Il est inacceptable qu’une femme doive choisir entre famille et carrière familiale ».

Questions/réponses : 

Les clients sont-ils prêts à mettre la main au porte-monnaie pour être en cohérence avec leurs valeurs dans leurs actes ? « la réponse est NON aujourd’hui. Mais l’éducation se fait. Nous pouvons la pousser. Regardons comment le bio a démarré. Lorsque ça démarre, ça peut pousser vite. Le maitre-mot, c’est « bas carbone ». Certains ont basé leur marketing sur le fait que leurs produits étaient bas carbone alors qu’ils ne le sont pas tant que cela ! nous avons essayé de classer les produits en fonction de paramètres objectifs, liés au poids CO2 des produits. or c’est l’emploi et l’usage qui font la signature des produits … on est dans cette logique de comprimer au maximum le poids carbone de nos matériaux et les rendre plus performants pour en utiliser moins ». 

 

Et Dieu dans tout ça ? « J’applique la règle : chacun arrive avec ses convictions et sa foi, mais laisse sa religion et ses pratiques à l’entrée de l’entreprise. J’ai fait supprimer des salles de prière dans l’entreprise. Parallèlement je crois beaucoup à la valeur de l’exemple, à l’application de principes qui nous sont enseignés par les encycliques, etc. j’interviens aux entretiens de Valpré, … je crois à l’échange et à la participation active aux débats au sein de l’église, mais c’est très au-delà de l’entreprise. Je me sens plus missionnaire plutôt que de faire de l’entre-soi dans l’entreprise. J’aime aller là où ça gratte. Je me sens plus à l’aise de défendre une position humaniste catholique sur un territoire nouveau qu’en territoire ‘acquis’ ».