Mercredi 11 Novembre
En ce 11 novembre, on rappelle la fin de la guerre 14-18 qui a fait des millions de morts. La pandémie de la grippe espagnole qui a sévi ensuite a fait sans doute plus encore de victimes. Mais aujourd’hui, nous faisons aussi mémoire d’un soldat converti : saint Martin, qui en ce temps, peut nous aider à trouver du sens dans la confrontation avec une crise, une tempête durant laquelle chacun révèle le meilleur de lui-même (voir récit ci-dessous)
P. Vincent Cabanac, aa
Chant
1. Nous chanterons pour toi Seigneur,
Tu nous a fait revivre,
Que ta parole dans nos cœurs
À jamais nous délivre.
2. Nous contemplons dans l’univers
Les traces de ta gloire
Et nous avons vu tes hauts-faits
Eclairant notre histoire
3. Nos pères nous ont raconté
Ton œuvre au long des âges :
Tu viens encore nous visiter
Et sauver ton ouvrage.
4. Les mots de Dieu ont retenti
En nos langages d’hommes
Et nos voix chantent Jésus-Christ
Par l’Esprit qu’il nous donne
5. Tu viens Seigneur pour rassembler
Les hommes que tu aimes
Sur les chemins de l’unité
Ton amour les ramène.
6. Des quatre points de l’horizon,
Les peuples sont en marche
Pour prendre place en la maison
Que, par nous, tu prépares.
7. Gloire éternelle au dieu vainqueur,
Au maître de l’histoire
Que l’Esprit chante dans nos cœurs
Sa louange de gloire !
Evangile de Jésus-Christ selon St Luc (Lc 17, 11-19)
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En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent :
« Jésus, maître, prends pitié de nous. »
A cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Méditation
Dans ce récit évangélique lu aujourd’hui, les lépreux respectaient déjà la distanciation sanitaire et même sociale. A ces parias, portant les germes de la contamination, toute proximité était interdite. La maladie alors incurable leur faisait prendre conscience qu’ils étaient abîmés dans leur corps et dans leur âme.
Ils se sont adressés à Jésus dont ils imploraient la miséricorde : « Prends pitié de nous ! » et la guérison. Si leur mise à l’écart servait à protéger les personnes saines, elle ne permettait pas de les guérir par absence de soins. Jésus a comblé leur attente. Et conformément à la tradition les a enjoints à faire constater qu’ils n’étaient plus malades. Mais leur rémission ne les poussa pas à la gratitude. Un seul, un Samaritain, hors de la communauté juive, vint remercier Jésus.
En montant à Jérusalem, Jésus avait croisé des foules bigarrées, réunissant des personnes différentes, même des Samaritains. Sa parole avait trouvé écho dans de nombreux cœurs. Encore fallait-il persévérer dans la foi.
Dans ce passage, on constate combien la maladie fait tomber des barrières. Elle affecte tout le monde sans distinction de race, de rang social ou d’éducation. Face à elle, nous sommes souvent affaiblis. Nous pouvons aussi progresser dans la foi quand nous nous interrogeons sur le sens même de notre existence fragilisée par la souffrance et menacée par les conséquences de la maladie.
Sommes-nous dans les rangs des lépreux qui implorent ? Demandons-nous l’aide du Seigneur ? Remercions-nous et rendons-nous grâce d’avoir été soignés, guéris ? Et si nous ne sommes pas malades, notre prière accompagne-t-elle tous les souffrants et les soignants ?
Saint Martin est un bon exemple d’attention. Tout jeune soldat, en démarche catéchuménale vers le baptême, il s’est préoccupé du sort des pauvres, même inconnus. Ne disposant plus d’argent, il partagea son manteau, donnant la part qui lui était propre. Cela n’a pas réchauffé le corps de tous les pauvres mais par son exemplarité, il est devenu un modèle à imiter.
Nous avons autour de tous tant d’hommes et de femmes qui par leur engagement, leur attitude, leur désintéressement nous montrent leur foi en Dieu et en l’humanité.
Ne manquons pas d’en apprécier la valeur afin de chercher à nous conformer à eux.
C’est aussi cela que le Seigneur attend de nous !
Intentions personnelles exprimées dans nos cœurs
Prière
Comme tu m’as fait avec saint Martin,
Seigneur guide-nous chaque jour.
Inspire-nous les paroles, les gestes, les attitudes
d’amour, de fraternité, de compassion
qui nous aideront à vivre !
Le Seigneur est mon berger rien ne saurait me manquer
Sur des prés d’herbes fraîches Il me fait reposer
Vers les eaux tranquilles Il me fait revivre
Il me conduit par le juste chemin
Et je chante je chante
Alléluia Alléluia Alléluia
Même si je traversais tous les ravins de la mort
Je ne craindrais aucun mal
Car mon Dieu est avec moi je marche au son de Sa voix
Son bâton me guide et me rassure
Et je chante je chante
Et Tu prépares ma table là devant mes adversaires
Tu répands le parfum ma coupe est débordante
Grâce et bonheur m’accompagnent pour tous les jours de ma vie
J’habiterai la maison la maison du Seigneur
Et je chante je chante
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer. (cf. 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
Donner son manteau au pauvre
« Un jour, au milieu d’un hiver dont les rigueurs extraordinaires avaient fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu. L’homme de Dieu, voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, comprit que c’était à lui que Dieu l’avait réservé. Mais que faire ? il ne possédait que le manteau dont il était revêtu, car il avait donné tout le reste ; il tire son épée, le coupe en deux, en donne la moitié au pauvre et se revêt du reste. Quelques spectateurs se mirent à rire en voyant ce vêtement informe et mutilé ; d’autres, plus sensés, gémirent profondément de n’avoir rien fait de semblable, lorsqu’ils auraient pu faire davantage, et revêtir ce pauvre sans se dépouiller eux-mêmes. La nuit suivante, Martin s’étant endormi vit Jésus-Christ revêtu de la moitié du manteau dont il avait couvert la nudité du pauvre ; et il entendit une voix qui lui ordonnait de considérer attentivement le Seigneur et de reconnaître le vêtement qu’il lui avait donné. Puis Jésus se tournant vers les anges qui l’entouraient leur dit d’une voix haute : « Martin n’étant encore que catéchumène m’a revêtu de ce manteau. »
Récit de Sulpice-Sévère
Pour le XVIe centenaire de la mort de saint Martin, Jean-Paul disait à Tours le 21 septembre 1996 :
« Comme saint Martin, nous sommes invités à ouvrir les yeux et à reconnaître dans le pauvre qui meurt de froid à la porte de la ville dans l’étranger qui frappe â notre porte, un frère à accueillir et à aimer. Une société est jugée au regard qu’elle porte sur les blessés de la vie et à l’attitude qu’elle adopte à leur égard. Chacun de ses membres devra un jour répondre de ses paroles et de ses actes envers ceux que personne ne regarde, envers ceux devant qui on se détourne ».
« Que chacun accueille dans la prière ce que l’Esprit lui suggère, que chaque baptisé, à tout âge, prenne sa part de responsabilité et de service, dans des communautés d’Église unies, ouvertes et amicales ! Vous avancerez ainsi sur la route tracée par saint Martin : il avait compris que le Christ veut rejoindre tous les hommes et leur dire qu’ils sont aimés par Dieu et appelés à le connaître. Jésus a livré sa vie par amour pour l’humanité entière ».