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Fiche Points de Repères – L’accueil des migrants

Publié le 20/09/2019

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La question de l’accueil des migrants reste au cœur de nos préoccupations. Elle est anxiogène et provoque des peurs irrationnelles sur fond de médiatisation où le spectaculaire se mêle souvent aux phantasmes les plus incroyables. Comme entrepreneurs et dirigeants chrétiens, que peut-on dire sur ce sujet ? A-t-on des moyens pour agir ? Comment ne pas nourrir les peurs et regarder dans la foi, l’espérance et la charité cette question des migrants ?

1/ « LA RÉALITÉ EST SUPÉRIEURE A L’IDÉE » (Pape François – « La joie de l’évangile »)

Les tensions liées à la crise des années 2015 se sont beaucoup atténuées (pour rappel du contexte http://www.rfi.fr/europe/20160101-focus-2015-annee-crise-migrants-aylan-turquie-syrie-frontex-merkel).

Quelques chiffres pour le prouver :

  • En 2015 les entrées irrégulières en Europe ont concerné 1,8 millions de personnes
  • En 2017 elles étaient de 170 000 personnes
  • En 2018 110 000 personnes

Encore faudrait-il distinguer, parmi toutes ces personnes celles qui sont des migrants, des demandeurs d’asile, des réfugiés, des personnes déplacées (cf fiche point de repères du 15 septembre 2015). Leurs statuts ne sont pas nécessairement les mêmes. Leurs attentes non plus. Plutôt que de globaliser, il faut avoir à cœur de s’ancrer dans le réel.

2/ JÉSUS, CET ÉTRANGER

L’Église a toujours eu un langage très clair sur cette question des migrants. En raison de l’identification de Jésus à l’étranger accueilli (Mt 25, 35), l’attitude du chrétien envers les étrangers ne sera jamais une question seulement éthique et politique : c’est une question théologale, comme le soulignait Jean Paul II dans son message de 1998 : « Pour le chrétien, l’accueil et la solidarité envers l’étranger ne constituent pas seulement un devoir humain d’hospitalité, mais une exigence précise qui découle de la fidélité même à l’enseignement du Christ ».

Cependant, face aux « drames et tragédies » des migrants… il faut aussi reconnaître les difficultés liées à « l’accueil digne de ces personnes ». L’équilibre est toujours difficile à trouver entre le « respect de son identité et la reconnaissance de celle d’autrui ».

Il y a donc un discernement à avoir car si toute différence est acceptable, un discernement doit être opéré entre celles qui sont compatibles avec le « vivre ensemble » et celles qui ne le sont pas. Dans l’exercice d’un tel discernement, il est légitime que les chrétiens n’aient pas tous la même sensibilité et que cela se traduise par des dissensions.

3/ LES ÉCHECS DE L’INTÉGRATION

On ne peut pas non plus nier les problèmes liés à l’immigration.

Qui refusera de voir les problèmes de concentration dans ce qu’il faut bien appeler des « quartiers-ghettos » où l’on trouve nombre d’habitants qui sont devenus français depuis longtemps mais qui ne se sont pas intégrés ?

Qui pourra nier la montée de l’Islamisme qui se construit en se confrontant sans cesse au principe de la laïcité invoqué par nos responsables politiques ?

Qui ne comprendra pas que les différences culturelles qui s’affirment et qui ne cessent de s’opposer aux mœurs, aux coutumes et même aux lois des pays d’accueil sont facteurs d’incompréhension et de conflits ?

4/ QUE POUVONS-NOUS FAIRE ?

Comme entrepreneurs et dirigeants chrétiens, nous ne devons pas détourner le regard de ces problèmes. Le mouvement des EDC continuera à croître si nous sommes capables de porter une lumière.

Si nous ne témoignons pas de notre identité qui est ouverte à l’altérité, nous laissons la place à deux blocs de confrontation et ceux qui sont au milieu auront encore plus peur. Nous devons être porteurs de l’espérance, de la foi et de la charité.

Notre rôle nous oblige à nous poser des questions :

  • Si nous pensons que l’intégration des migrants passe aussi par un travail et par des conditions de vie dignes, que pouvons-nous proposer comme entrepreneur et comme chrétien pour aider à cette intégration ?
  • Si nous pensons que la montée de l’islamisme est aussi la démonstration d’un vide spirituel dans nos sociétés occidentales, quel témoignage pouvons-nous donner dans nos entreprises, quelle réponse spirituelle pouvons-nous apporter à tous ceux qui ont soif et qui nous entourent ? Sommes-nous convaincus et si oui, sommes-nous acteurs de l’évangélisation ?

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